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« Le don de gamètes doit-il rester anonyme ? J’y suis très opposé parce que j’ai rencontré des jeunes de 25-30 ans qui me disent : “Vous avez la chance d’être issu d’une mère et d’un père. Moi, je suis issu d’une mère et d’un matériau. Et c’est invivable. J’ai besoin de savoir qui m’a fait ce cadeau, pour pouvoir le remercier.” J’entends cette demande. En tant que médecin, je suis chargé de garder secrètes des informations qui intéressent ces jeunes ! Et cet homme qui a donné son sperme, pourquoi en faire un passager clandestin ? Il a fait un geste d’une générosité incroyable. Il ne s’agit ni d’en faire un père ni de lui donner une quelconque responsabilité parentale. Il s’agit que l’enfant ait accès à sa biographie »
Source : Santé Magazine 29 février 2012
http://www.santemagazine.fr/assistance-medicale-a-la-procreation-quelles-limites-29784.html
« Dans le cas d’un don de sperme anonyme à un couple de femmes, ne serait-il pas souhaitable que l’enfant puisse avoir accès à ses origines et que celles-ci ne lui soient pas gommées puisqu’il n’aura pas d’autres référents masculins tout en sachant qu’il est issu de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule. Ce qui serait valable ici le serait aussi pour les couples hétérosexuels ».
Source : Journal Le Monde 11 janvier 2013
« Avec la loi sur l’anonymat du don de sperme, on décide qu’un enfant pas encore conçu n’aura jamais le droit de connaître son géniteur. Comme nul ne l’ignore, tout le monde a besoin de connaître ses origines! Alors, que sait-on de l’avenir, de la vie de ces enfants? Quand ils seront en âge de procréer, que leurs propres enfants voudront voir leurs grands-parents? Les premiers enfants objets de ce trafic de vérité ont maintenant une vingtaine d’années, et, à écouter quelques psychiatres, cela ne va pas très bien pour certains d’entre eux. Le fait de décider qu’un enfant ne doit pas savoir ce que tout le monde veut savoir me semble bien symboliser cette volonté de tout maîtriser, en acceptant délibérément d’en ignorer les conséquences »
Source : Magazine l’Express 3 août 1995
Didier SICARD
Médecin et Président du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) de 1999 à 2008
Je crois que cette position française ne sera pas tenable à long terme, parce que d’abord un certain nombre de pays, comme vous le dites,ont levé l’anonymat. L’anonymat était destiné théoriquement à protéger le couple receveur c’est à dire de ne pas être confronté à une sorte de choix de reconnaître un autre parent que celui qui existait socialement et pour les donneurs de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) de ne pas être confronté à être un « parent » et simplement un donneur, entre un donneur et un parent, il n’y a pas de relation théoriquement. (…) je pense qu’il est fondamental pour un enfant, même dans son imaginaire symbolique, de pouvoir mettre un visage sur un père biologique ou une mère biologique, et pour se constituer, parce que je pense qu’il y a une violence à avoir le sentiment qu’il y a quelque part quelqu’un qui sait, parce que ce sont les centres de conservation du spermatozoïdes et des ovocytes qui… et on va le connaître d’autant plus, que maintenant les ovocytes peuvent être congelés donc ils peuvent rester pendant plusieurs années dans un congélateur, donc ces centres connaissent l’identité. Donc a priori c’est encore plus frustrant pour les enfants de savoir que quelqu’un sait dans la société, mais eux, qui seraient les plus intéressés à cette connaissance, sont « protégés » de cette connaissance donc je crois que c’est vraiment un vrai débat mais je pense qu’à partir du moment où l’angoisse des enfants de découvrir que leur origine doit rester scellée, doit rester inconnue, finira par devenir insupportable.
« Pour moi, la question du donneur connu ou anonyme est la plus importante à régler. Ce n’est pas bon d’être le fils ou la fille d’une paillette ! La levée de l’anonymat du donneur, avec un accès possible à ses origines, rendrait service à ces enfants qui en souffrent »
Source : magazine Parents mars 2013.
« Moi aussi. Quand j’étais jeune interne, si un couple voulait recourir à un don de sperme, l’enfant ne le savait pratiquement jamais. D’autre part, avant la contraception, 8 à 10 % des bébés n’étaient pas les enfants de leur père officiel et le généticien qui l’apprenait n’en disait bien sûr rien. Mais aujourd’hui il y a une modification culturelle importante : la Déclaration universelle des Droits de l’enfant précise que ce dernier a le droit à la vérité de ses origines.
De ce fait, ceux qui sont issus d’un don de sperme savent que leur père officiel n’est pas leur géniteur. Certains d’entre eux se lancent alors dans une quête douloureuse de ce dernier. Je suis de ce fait favorable à ce que l’on puisse leur répondre. Ce débat pourra être repris à l’occasion mais il n’est en rien spécifique des couples de même sexe et concernera toujours beaucoup plus les couples hétérosexuels ».
Source : Journal La Provence, 10 février 2013
« Certains enfants voudraient rencontrer le donneur qui a permis leur naissance. Ils se plaignent d’être amputés d’une partie de leur origine. Arthur Kermalvezen, né par insémination artificielle avec donneur (IAD), décrit dans son livre* son « origine troublée », qu’il ne veut pas transmettre à ses propres enfants. « La société ne peut organiser ce secret », s’insurge Véronique Fournier, responsable du centre d’éthique clinique à l’hôpital Cochin, à Paris. Les enfants se retrouvent face à une administration qui, elle, connaît l’identité du donneur. C’est insupportable pour se construire»
Source : Magazine Avantages