Il y a 5 choses que vous pouvez faire :
1- Prenez une profonde inspiration
À l’heure actuelle, vous pouvez vous sentir engourdi, étrangement calme ou comme si tout votre cerveau venait d’exploser comme des milliers de feux d’artifice. C’est un choc terrible et c’est tout à fait normal.
Prenez une profonde respiration. Parfois une activité qui vous rende détendu et heureux, comme une longue marche ou une promenade à vélo, peut vous faire du bien. Cet état d’esprit confus et temporaire finira par disparaître.
Sachez que vous n’êtes pas seul et que de nombreuses personnes sont passées par là avant vous. Entourez-vous de personnes bienveillantes pour parler de ce sujet pour la première fois, les réactions maladroites peuvent être très déstabilisantes.
2 – Accordez-vous la possibilité de ressentir beaucoup d’émotions contradictoires
Découvrir que vous êtes une personne conçue par don, que votre père/mère/parent n’est pas votre parent biologique et que l’on vous a menti toutes ces années peut engendrer une multitude d’émotions différentes (et éventuellement conflictuelles).
Volonté de protéger ses parents de la douleur qu’ils peuvent ressentir, colère d’avoir été trahi par quelqu’un en qui vous aviez une confiance absolue, culpabilité de ne pas l’avoir deviné, culpabilité de l’avoir découvert lorsque vous avez posé des questions, situation complexe lorsque vous êtes au courant et pas l’un de vos frères et sœurs, situation inextricable lorsque vous savez mais l’un de vos parents ne sait pas que vous savez…
Lorsque vous avez appris votre mode de conception par le biais d’un test ADN des origines, cette découverte est particulièrement froide et technologique. Dans certaines situations, vos parents étaient au courant que vous alliez faire un test et ne vous en ont étrangement pas parlé, ni empêché.
Lorsque vous avez appris votre mode de conception par un membre éloigné de la famille, vous pouvez réaliser que l’ensemble de votre famille était au courant sauf vous ; le sentiment de trahison est alors particulièrement violent.
Lorsque que vous l’avez appris sous la forme d’une annonce de vos parents mais que vous ne vous y attendiez pas du tout, vous pouvez être dans un état de sidération.
La meilleure chose à faire est de vous connecter à tout ce que vous ressentez. Vous pouvez par exemple écrire quelques notes, même s’il ne s’agit que d’une liste ponctuelle de pensées, de questions et d’émotions vives.
Ne vous mettez pas la pression pour trouver des solutions ou surmonter la situation. À l’heure actuelle, il est important de gérer toutes les émotions qui vous assaillent et d’accepter l’expérience telle qu’elle est : une identité en mutation, singulière et probablement difficile à comprendre pour la plupart des gens.
3. En apprendre plus sur ce mode de conception
Une façon de donner un sens au fait d’être conçu par don consiste à en apprendre davantage sur la pratique du don de gamètes, son histoire et les expériences d’autres personnes conçues par don.
Consultez notre page des questions/réponses, lisez nos témoignages, consultez des livres, regardez des films sur le sujet. Maîtriser un peu mieux le sujet peut vous donner un sentiment de sécurité. La connaissance, c’est le pouvoir!
4. Rejoignez un groupe de personnes conçues par don
Participer à des groupes de discussion/de soutien/d’échange/de rencontres est un excellent moyen de nouer des liens avec d’autres personnes conçues par don, de rechercher du soutien et de s’informer sur les problèmes qui affectent toutes les personnes issues d’un don. Même si vous n’êtes pas prêt à partager vos idées, il peut être extrêmement utile de lire des messages sur ce que vivent les autres (et les réponses positives de ceux qui ont vécu les mêmes sentiments compliqués). L’association dispose d’un groupe de 230 personnes conçues par don de la France entière qui sauront vous réconforter et organise également des rencontres à Paris comme en région. Prenez contact avec nous pour intégrer le groupe de discussion ou participer aux rencontres !
5. Ne perdez pas espoir si vous souhaitez accéder à vos origines, la porte n’est pas fermée…
À l’heure actuelle, vous cherchez peut-être des réponses à des questions telles que « Qui suis-je ? » et « D’où je viens ? ». Une partie des personnes conçues par don trouvent aujourd’hui des réponses à certaines de ces questions avec un test ADN tel que 23andme ou Myheritage.
Une nouvelle loi a également été adoptée le 25 juin 2021 qui consiste, pour les adultes déjà nés, à interroger le donneur pour savoir s’il est d’accord pour communiquer son identité. Rien n’est fait, rien n’est simple, mais tout espoir n’est donc pas perdu !
Vous n’êtes donc pas seul avec cette histoire, loin de là… N’hésitez pas à prendre contact avec nous!
Cette rubrique est inspirée par des conseils donnés sur la communauté mondiale des personnes conçues par don « We are donor conceived », adaptés pour la France: https://www.wearedonorconceived.com/homepage-featured-article/donor-conceived-what-do-to/
Dans notre association, sur 200 personnes conçues par don, 23 seulement l’ont appris très jeunes, essentiellement nées dans les années 1990 et 2000. On estime encore que seules 8% des personnes conçues par don sont au courant de leur mode de conception.
Les médecins de la reproduction ont conseillé massivement aux parents de ne rien dire jusque dans les années 1990. Le manque d’accompagnement et de suivi des parents et de leurs enfants une fois sortis de la maternité est également délétère, les CECOS se satisfaisant de l’intention de le dire avant la conception.
Et enfin : consultez notre livre ou d’autres, lisez nos témoignages, contactez nous !
Voici comment une partie de nos membres ont appris leur mode de conception :
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