« Avec la loi sur l’anonymat du don de sperme, on décide qu’un enfant pas encore conçu n’aura jamais le droit de connaître son géniteur. Comme nul ne l’ignore, tout le monde a besoin de connaître ses origines! Alors, que sait-on de l’avenir, de la vie de ces enfants? Quand ils seront en âge de procréer, que leurs propres enfants voudront voir leurs grands-parents? Les premiers enfants objets de ce trafic de vérité ont maintenant une vingtaine d’années, et, à écouter quelques psychiatres, cela ne va pas très bien pour certains d’entre eux. Le fait de décider qu’un enfant ne doit pas savoir ce que tout le monde veut savoir me semble bien symboliser cette volonté de tout maîtriser, en acceptant délibérément d’en ignorer les conséquences »
Source : Magazine l’Express 3 août 1995