Margaux – 29 ans – CECOS de Rouen

Je pense, du plus loin que va ma mémoire, avoir toujours su mon mode de conception diffèrent de la norme.

À 4-5 ans, mes parents m’ont emmené voir une psychologue car d’après eux je demandais « d’où je venais et comment j’étais venue ». Afin d’éviter un secret de famille inutile, ils m’ont toujours expliqué que mon père ne pouvant pas avoir d’enfants, ils avaient fait appel à l’aide extérieure « d’une banque de graines de papa ».

J’ai vu cette psychologue pendant des années. Et j’allais bien.

Plus tard, aux prémices de mon adolescence, et malgré le fait d’avoir toujours su mon mode de conception, des questions ont commencé à me parasiter le cerveau :
« D’où je viens ? »
« Quelles sont mes origines au final ? »
« Pourquoi moi je ne peux pas répondre quand on me demande mes antécédents médicaux ? »
« Pourquoi je ne pourrais pas savoir à quoi ressemble mon donneur ? »
« Est-il quelqu’un de bien ? »
« D’autres enfants sont-ils nés de ses dons ? »

Et bien d’autres questions dont je n’ai, à l’aube de mes 30 ans, toujours pas les réponses.

D’après moi, quel que soit l’âge de découverte de son mode de conception, le réel problème est la quête de personnalité, d’origines, d’antécédents et non pas une quelconque recherche de réponses à un secret de famille.

La loi doit évoluer, la loi doit changer, maintenant. Afin d’éviter à d’autres de vivre ce que nous vivons.