J’ai appris à 34 ans mon mode de conception.
J’ai pensé chouette, la clef à toutes mes questions.
La distance de mon père, la tristesse de ma mère.
Le sacrifice par amour d’un mari envers sa chérie,
Au besoin de maternité face à sa stérilité.
L’incompréhension du coût de ma procréation.
L’impossibilité d’une relation entre êtres aimés.
La non gratuité de sentiments forcés.
Mes parents jamais ne l’ont été réellement.
Leur enfant jamais je ne le serai pleinement.
Ce secret les a minés,
Détruis comme ils me l’ont dit.
Ce secret les a abîmés,
Aigris sans doute à jamais.
Seulement me voilà,
Je suis maintenant là.
Toute cette culpabilité qu’ils me font porter,
Ne m’a pas, bien au contraire, empêchée de pousser.
Moi, l’enfant IAD je suis devenue quelqu’un.
Même si il me manque en moi une partie qu’on m’interdit.
Moi, l’enfant IAD j’aimerais qu’on lève le voile sur un,
Celui qui m’a donné la moitié qui me pose question.
Même si c’est un branleur,
Je voudrais l’apprécier à sa juste valeur.
Même si l’anonymat à l’époque était roi,
Qu’il se lève pour moi.
Des tests ADN je fais et ferais,
Pour toi, te retrouver.
23andme, ancestryDNA,family tree,
Si ils peuvent me permettre d’être free.
Moi, l’enfant IAD, la joie que j’ai pu procurer,
Vaut elle ce secret enduré toutes ces années.
Que la vérité soit faite sur notre identité.
Elle n’appartient qu’à nous, c’est sa définition,
Pas aux lois protégeant notre mode de procréation.
Merci à vous tous, qui en ces quelques vers comprenez,
Toute la complexité qui entoure la personne IAD.
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Date du témoignage : 16 août 2018