Témoignages de parents

Emile 71 ans

emile
Nous cherchons dans le livre de cuisine une recette de meringues !
Elle est belle !
C’est ma petite fille; on s’aime très fort tous les 2 !

Et pourtant !

Et pourtant, avec ses yeux bruns et son petit nez retroussé, je ne retrouve rien de mon visage, et rien non plus du visage de celle qui occupe mon coeur depuis 50 ans !
Mariés à 22 ans, il nous paraissait évident à tous les 2 de fonder une famille de 6 enfants !!!…
Jusqu’à ce que, un an après notre mariage, un éminent Professeur de Gynécologie nous assène sans ménagement notre stérilité définitive !Il fallait accuser le coup !
Après un temps de réflexion, nous avons choisi de nous orienter vers l’adoption, et ainsi fonder une famille avec des enfants qui seront « nos enfants ».
En un mot les plonger dans notre amour actif, puisque tel était notre grand projet initial.
Nous avons cherché et trouvé des oeuvres d’adoption, reconnues par la législation de l’époque ; il a fallu les convaincre de la solidité de notre motivation, compte tenu de notre âge ! Et nous voilà sur une liste d’attente ! Et puis nos 3 enfants sont arrivés successivement !
Un grand désir pour nous était de rencontrer d’autres parents adoptifs. Très vite, nous avons participé activement à l’animation d’une association, qui militait dans le cadre de la FNFA (Fédération Nationale des Foyers Adoptifs) ; cela permettait de se retrouver en amitié avec d’autres, pour s’entraider et participer aux actions nationales : notamment, faire évoluer les législations et convaincre de la nécessité de la « révélation » aux enfants de leur état d’adopté, ce qui n’était déjà pas dans l’air du temps.
Et puis la vie « normale » nous a entraîné avec tous les problèmes de tous les parents !

Cependant, nous gardions à l’esprit notre particularité de parent adoptif, car il nous paraît essentiel de ne jamais ´gommer » les questions particulières qui sont enracinées dans le fond des fibres de nos enfants : cette empreinte indélébile de la méconnaissance de leurs origines biologiques.
C’est une réalité fondamentale que, malgré toute la profondeur de leur amour, les parents adoptifs ne doivent jamais oublier ou négliger !

Le cadre associatif actuel est très riche de possibilités d’entraide.
Contactez nous !

Frédéric Guezou

Frédéric guezou
Cela valait la peine

Oui, je suis papa de 2 bambins qui viennent d’avoir 3 ans. Arrivés en même temps et tellement différents.
3 ans se sont passés et toutes ces années de souffrance (presque 7 ans) sont loin, très loin.
Ma stérilité est quant à elle toujours là. Elle fait partie intégrante de ma vie. Plus rien n’aura été comme avant.
3 ans à les observer, 3 ans à s’apprivoiser. 3 ans où j’ai changé, grâce à eux. Les traits changent et je sais qu’il n’y a pas grand point commun physiquement. Cela s’accentue. Je n’ai plus peur.
Etre père d’enfants issus d’un donneur n’est pas choses facile. C’est un défi, une abnégation au quotidien.

Quand on s’asseoit tous les 3 à se lire des histoires ou à se regarder des dessins animés, collés les uns aux autres, cette chaleur est magique et nouvelle pour moi.
Oui, ils sauront TOUT et de suite : Papa ne pouvait pas y arriver tout seul. Alors une personne nous a aidé, ma compagne et moi-même. Et maman a été courageuse.
Oui je me battrai  pour que tous ces enfants puissent un jour avoir accès à leur origine. C’est pourquoi un matin, j’ai décidé que si je pouvais à mon humble niveau, apporter ma pierre dans une association je le ferai. Pour que nous parents ayant eu un jour recours à une insémination soit une chance et non un fardeau à porter pour un des deux parents.
Oui je suis à PMA depuis octobre 2006 pour que nous avancions tous ensemble : Enfants-parents et donneurs pour lever l’anonymat.

Le 9 juin 2004, dans un  bloc chirurgical au moment  de leur naissance, il devait y avoir cette chanson de CABREL : « Bonne nouvelle ».La vie me donne ce que j’attends d’Elle.
Je ne crois plus au hasard.