ELLE – 21 octobre 2015

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Don de sperme : l’anonymat privilégié par le Conseil d’Etat

Faut-il maintenir l’anonymat du donneur du sperme ? Les sages du Conseil d’État ont tranché en rejetant mercredi la demande d’Audrey Kermalvezen, conçue par un don de sperme, qui souhaitait obtenir des informations sur son géniteur. « Nous assumons le rôle modeste du juge concernant ce sujet de société particulièrement délicat », a déclaré Edouard Crépey, rapporteur public.

« SAVOIR D’OÙ JE VIENS, QUI JE SUIS »

La question sera donc renvoyée devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Celle-ci, dans une décision rendue en 1992, a précisé que les personnes qui désirent connaître l’identité de leur donneur avaient « un intérêt vital à obtenir les informations qui leur sont indispensables pour découvrir la vérité sur un aspect important de leur identité personnelle ».
Audrey Kermalvezen a bataillé pendant plusieurs années. Elle a raconté son parcours dans un livre, « Mes origines : une affaire d’Etat ». « Je ne considère pas mon géniteur comme un père, un membre de ma famille, mais il fait partie de moi. Ce n’est pas une quête affective, c’est juste savoir d’où je viens, qui je suis. J’aimerais savoir à quoi il ressemble », avait-elle expliqué lundi au quotidien « Le Parisien ».