Allemagne : la Cour fédérale de justice confirme le droit de connaître ses origines

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Germany: Federal Court of Justice confirms donor offspring’s right to know their donor
In a landmark decision, The Federal Court of Justice (Bundesgerichtshof), Germany’s highest civil law court, ruled today that donor conceived children have a right to know the identity of their donor.
The judgement is in line with the decisions of regional courts on the rights of donor offspring and with former BGH decisions on the right to information about a person’s ancestry. Anonymous sperm donations were never allowed under German law, as there is a constitutionally protected right to information about a person’s ancestry. However, as there were no clear legal regulations of sperm donation, the practice of doctors developed quite differently. For a detailed analysis of the legal situation in Germany regarding donor conception, read the DOE country report on Germany.
In the current case, the claimants were two donor conceived sisters, born 1997 and 2002 respectively, whose parents sued on their behalf. The regional court of Hanover said that they had the right to know their donor’s identity, but only at the age of 16, applying the age limit provided in the Personal Status Law (Personenstandsgesetz) for adopted persons. This was refused by the Federal Court of Justice, who said that “a minimum age was not necessary” for disclosing a sperm donor’s identity.
Spenderkinder, the German organisation of donor offspring, is pleased that the judgement provides a final clarification that donor offspring have the right to know the identity of their sperm donor. This will make it easier for donor offspring to claim their rights in the future from doctors and clinics. We are also very pleased that the Federal Court of Justice refused the idea of an age limit, as young children may already have an interest in their biological father. However, the questions of data retention and to the basic information of being donor conceived at all (many parents do not tell their children) remains unresolved.
Therefore, Spenderkinder hopes that the decision will send a strong signal to the coalition government to fulfill their promise that they will pass explicit legislation protecting the right of donor offspring. This means not only passing an explicit claim to know the donor’s identity, but also to retain the donor data for an extensive amount of time by entering the donor’s name into the extended birth registry (Geburtenregister) or to at least provide a public registry where every person can demand information of they are donor conceived. Also, donors must be protected from maintenance and inheritance claims.

 

Traduction libre:

La Cour fédérale de justice, la plus haute juridiction civile allemande a jugé aujourd’hui qu’une personne conçue par don de gamètes a le droit de connaître l’identité de son donneur.

Le jugement est conforme aux décisions des cours régionales au sujet des droits qu’ont les personnes issues d’un don de gamètes et aux autres décisions rendues par la Cour fédérale de justice concernant le droit qu’a toute personne d’obtenir des informations concernant ses ascendants.

Les dons de sperme anonymes n’ont jamais été autorisés par la loi allemande, puisqu’il existe un droit constitutionnel pour toute personne d’obtenir des informations concernant ses ascendants.

Cependant, comme il n’existait pas de réglementation claire du don de sperme, les pratiques des médecins étaient assez diverses. Pour une analyse détaillée de la situation en Allemagne au sujet du don de gamètes, lisez le rapport au sujet de l’Allemagne sur la page web du DOE (voir l’adresse dans l’onglet « liens »).

Dans le cas présent, les plaignants étaient deux sœurs conçues par don de sperme, respectivement en 1997 et 2002, dont les parents ont agi en justice en leur nom. La Cour régionale d’Hanovre a dit qu’elles avaient le droit de connaître leur donneur, mais seulement à l’âge de 16 ans, appliquant ainsi l’âge limite fixé par la loi de statut personnel pour les personnes adoptées. Cela a été refusé par la Cour fédérale de justice, qui a dit qu’ « un âge minimum n’était pas nécessaire » pour la révélation de l’identité d’un donneur de sperme.

L’association allemande Spenderkinderen est satisfaite que le jugement apporte une clarification finale concernant le droit qu’ont les personnes issues d’un don de sperme de connaître l’identité de leur donneur. Cela facilitera les actions des autres personnes issues d’un don de gamètes auprès des médecins et cliniques.

Nous sommes également satisfaits que la Cour fédérale de justice ait refusé l’idée d’un âge limite, dès lors que même un jeune enfant peut avoir intérêt à connaître son géniteur. Cependant, les questions relatives à la conservation des données et aux informations de base liées au fait d’être conçu par don de gamètes (de nombreux parents n’en informent pas leurs enfants) demeurent.

Spenderkinderen espère que cette décision va envoyer un signal fort au gouvernement de coalition et le poussera à tenir sa promesse d’une législation qui protège explicitement le droit des personnes issues d’un don de gamètes. Cela signifie non seulement expliciter le droit de connaître l’identité de son donneur mais aussi imposer la conservation des données relatives aux donneurs pendant une longue durée, soit lors de l’enregistrement de la naissance, soit sous forme d’enregistrement public où chaque personne pourrait exiger des informations sur le donneur qui l’a conçue.

Aussi, les donneurs doivent être protégés contre toute réclamation financière ou demande d’héritage.