« Les intérêts des uns et des autres sont-ils si contradictoires qu’il y paraît ? On conçoit aisément que parents et donneurs à qui la loi a garanti l’anonymat soient majoritaires à ne pas souhaiter de changement. Mais on conçoit également que les futurs donneurs et les futurs parents soient sensibles aux arguments qu’avancent les adultes nés par IAD qui veulent faire évoluer la loi. Dans les pays où l’anonymat du donneur a été levée sans toucher à la stabilité de la filiation, sans lui accorder ni droit ni devoir vis-à-vis de sa progéniture, les donneurs ne se sont pas évanouis dans la nature comme on le craint ici. Ils ont probablement pris conscience de la valeur sociale et de la finalité du don de sperme qui participe au don de vie. Et les parents se sont rendus compte que la reconnaissance de la pluriparentalité ne les fragilisent pas mais qu’en revanche, son effacement garanti par l’anonymat en fragilise plus d’un. Ceux-ci devenus adultes, disent qu’ils ne recherchent pas un père -ils en ont un, stérile certes mais pas impuissant-. Certains d’entre eux – pas tous – souhaitent avoir des informations sur celui à qui ils doivent la vie car pour eux, quoi qu’on prétende pour justifier l’anonymat, filiation génétique et filiation affective ne s’opposent pas mais se complètent ».
Source : Le Huffington Post 20 juin 2012
http://www.huffingtonpost.fr/caroline-eliacheff/ne-sous-x-don-sperme_b_1611277.html