« Il est pour ma part douloureux de renoncer au débat sur la levée de l’anonymat du don de gamètes. La culture du secret est selon moi le pire des dénis car, niché dans le secret, il y a le risque de la honte. Mais nous devrons attendre encore quelques années. Idem en ce qui concerne la gestation pour autrui. Seul le temps résoudra ces problèmes. Ce n’est pas une avancée pour notre pays. Mais les années passant, les mentalités changeront, et les majorités aussi ».
« Les réactions très violentes que nous avons entendues ici ou là sur ces sujets traduisent une peur. Face à cette peur, la méthode souvent employée est celle de l’autruche, du déni, du refus de voir que la société a déjà évolué. Oui, il existe des enfants élevés par des parents homosexuels, donc l’homoparentalité existe. Oui, il existe des familles recomposées. Il existe aussi des monoparents, qui élèvent seuls leurs enfants, et ce depuis très longtemps. Le déni social, c’est la pire des choses à faire à ces enfants. C’est cela, et cela seulement, qui les stigmatise.
De même, on ne peut prétendre mettre l’enfant au coeur de nos préoccupations tout en refusant les amendements proposés par le groupe socialiste sur l’état civil des enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger. S’intéresse-t-on réellement ici au sort de ces enfants ?
À titre individuel, je considère que ce droit s’étend aussi aux enfants qui souhaitent connaître l’identité du donneur de gamètes qui leur a permis de naître. À mes yeux, cela ne remettrait en cause ni le lien avec leurs parents, ni la possibilité d’augmenter le nombre de donneurs, hommes ou femmes.
La majorité a une vision trop figée de la famille, un archétype totalement en décalage avec la réalité protéiforme des familles d’aujourd’hui. Vous nous accusez souvent de vouloir détruire la famille ; au contraire, nous élargissons son champ ».