Frédéric Guezou

Frédéric guezou
Cela valait la peine

Oui, je suis papa de 2 bambins qui viennent d’avoir 3 ans. Arrivés en même temps et tellement différents.
3 ans se sont passés et toutes ces années de souffrance (presque 7 ans) sont loin, très loin.
Ma stérilité est quant à elle toujours là. Elle fait partie intégrante de ma vie. Plus rien n’aura été comme avant.
3 ans à les observer, 3 ans à s’apprivoiser. 3 ans où j’ai changé, grâce à eux. Les traits changent et je sais qu’il n’y a pas grand point commun physiquement. Cela s’accentue. Je n’ai plus peur.
Etre père d’enfants issus d’un donneur n’est pas choses facile. C’est un défi, une abnégation au quotidien.

Quand on s’asseoit tous les 3 à se lire des histoires ou à se regarder des dessins animés, collés les uns aux autres, cette chaleur est magique et nouvelle pour moi.
Oui, ils sauront TOUT et de suite : Papa ne pouvait pas y arriver tout seul. Alors une personne nous a aidé, ma compagne et moi-même. Et maman a été courageuse.
Oui je me battrai  pour que tous ces enfants puissent un jour avoir accès à leur origine. C’est pourquoi un matin, j’ai décidé que si je pouvais à mon humble niveau, apporter ma pierre dans une association je le ferai. Pour que nous parents ayant eu un jour recours à une insémination soit une chance et non un fardeau à porter pour un des deux parents.
Oui je suis à PMA depuis octobre 2006 pour que nous avancions tous ensemble : Enfants-parents et donneurs pour lever l’anonymat.

Le 9 juin 2004, dans un  bloc chirurgical au moment  de leur naissance, il devait y avoir cette chanson de CABREL : « Bonne nouvelle ».La vie me donne ce que j’attends d’Elle.
Je ne crois plus au hasard.