Foire Aux Questions : Parents

  • 1.Parents
  • Faut-il parler de son mode de conception à mon enfant ?

    Oui! Après avoir conseillé le contraire pendant plusieurs décennies, il est aujourd’hui clairement établi par le personnel médical, les psychologues, les professionnels de l’enfance, les parents d’adultes conçus par don et les personnes conçues par don elles-mêmes qu’il est très important d’expliquer à l’enfant son mode de conception et le recours à un tiers donneur.

     

    Pour les générations passées, on estime que seules 8% des personnes conçues par don sont au courant de leur mode de conception.

    Pour les générations présentes, malgré une intention de le dire élevée avant la conception (70%), la mise en pratique semble plus difficile et de nombreux parents conservent encore le secret.

     

    N’hésitez pas à consulter notre page spécifiquement consacrée à ce sujet qui vous apportera plus de précisions. 

     

  • A quel âge ?

    Dès que votre enfant est né!

    Vous pouvez commencer à en parler à votre bébé tout petit puis poursuivre le sujet en adaptant le vocabulaire et la complexité de l’explication pour chaque âge.

     

    Le fait d’en parler de temps en temps dès que l’enfant est encore bébé vous permettra de vous habituer en douceur : quand l’enfant sera en âge de comprendre vraiment, vous aurez trouvé la façon qui vous convient de raconter cette histoire, et vous ressentirez moins d’appréhension.

     

    N’hésitez pas aussi à en parler à deux: cet enfant était votre projet à tous les deux et c’est ensemble que vous avez fait le choix de ce mode de conception.

    Il est important de ne pas en parler une seule fois et de clore le sujet à tout jamais (En se disant, c’est bon j’ai réussi à lui dire, passons à autre chose) mais de ré-aborder le sujet quand l’occasion se présente.

     

    N’hésitez pas à consulter notre page spécifiquement consacrée à ce sujet qui vous apportera plus de précisions.

  • De quelle manière ou avec quels supports ?

    En abordant le sujet régulièrement avec votre enfant et non sous la forme d’une annonce unique. N’hésitez pas à vous aider de tous les supports à votre disposition.

     

    Voici un exemple non exhaustif de support sur lesquels vous pouvez vous appuyer:

     

    -Le carnet que vous lui avez rempli depuis sa naissance si vous en avez fait un

    -Le mystère des graines à bébé de Serge Tisseron et Aurélie Guillerey : Petit Paul est tout content car il vient de découvrir comment on fait les bébés. Mais ses parents lui disent : "Petit Paul chéri, pour toi ça ne s'est pas passé du tout comme ça. On ne sait pas comment te l'expliquer.

    -Le parcours de Paulo de Nicholas Allan: Paulo est un petit spermatozoïde qui vit à l'intérieur de monsieur Dupont, avec 300 millions de camarades. Tous se préparent pour la grande course de natation, pour gagner l'oeuf (l'ovule de madame Dupont).

    -Jean a deux mamans d’Ophélie Texier

     

    N’hésitez pas à consulter notre page spécifiquement consacrée à ce sujet qui vous apportera plus de précisions.

  • Comment les adultes conçus par don le vivent-ils ?

    Il y a autant de réactions possibles qu’il existe de personnes conçues par don: certains le vivent extrêmement bien et sont mêmes prêt à donner leurs gamètes à leur tour et d’autres le vivent beaucoup moins bien. Ce positionnement évolue bien sûr avec l’âge et les expériences de la vie.

    Généralement, ils vivent très bien leur mode de conception en soit. Ce qui pose difficulté et peut amener à mal vivre son mode de conception concerne deux éléments en particulier :

    • S’ils ont appris tardivement leur mode de conception

    Il s’agit d’un bouleversement considérable dans l’identité qui peut être difficile à vivre pour les personnes conçues par don. Cela peut, par moment, être vécu comme douloureux ou perturbant. Il leur faut souvent beaucoup de temps (parfois des années) avant de pouvoir en faire une composante non douloureuse de leur identité.

    • L’anonymat du don de gamètes lorsqu’ils éprouvent le besoin de connaître leurs origines

    Le fait d’être privé du choix de pouvoir savoir peut provoquer un fort sentiment de colère et d’injustice.

    Ne pas connaître ses origines provoque également parfois un sentiment de “vide” décrit par les personnes conçues par don qui peut les rendre tristes.

    Ils évoquent également la difficulté de ne pas connaître l’identité de leurs demis-frères et soeurs biologiques et sont parfois terrifiés à l’idée de sortir avec l’un d’eux. Chez les adolescents, cela peut se traduire par un refus absolu de nouer une relation sentimentale.

     

    Là encore, il n’y a pas de règles et toutes les configurations sont possibles. Ce qui compte c’est que vous soyez là pour l’aider à affronter d’éventuelles difficultés!

  • Reprochent-ils leur mode de conception à leurs parents? Quelles questions se posent-ils ?

    Les personnes conçues par don ne reprochent pas leur mode de conception à leurs parents. Le mot reproche n’est d’ailleurs pas adapté. Le plus souvent il s’agit du mot pourquoi.

    Trois sujets leur posent plus particulièrement question :

    • Pourquoi avoir eu recours à un don de gamètes et pas “autre chose”

    Ils peuvent parfois questionner l’éthique de ce mode de conception de façon globale ou demander  pourquoi vous n’avez pas adopté classiquement. Ils ont surtout besoin de comprendre ce qui vous a amené à choisir ce mode de conception. C’est finalement votre histoire de l’époque, lorsque vous avez pris la décision d’avoir recours à un don de gamètes, qu’ils veulent connaître. Vous pouvez avoir le sentiment qu’il s’agit de votre histoire de couple ou personnelle qui ne les regarde pas mais il s’agit également de leur histoire.

    • Pourquoi vous n’arrivez pas à en parler avec eux - lorsque c’est le cas

    La difficulté de ses parents à assumer ce mode de conception peut poser question à la personne conçue par don. Généralement cela ne change rien pour elle et elle se demande pourquoi vous n’avez pas réussi à lui en parler plus tôt. Ou pourquoi une fois que vous avez réussi à en parler vous ne voulez plus ou évitez d’aborder le sujet à nouveau.

    Il est très important pour la personne conçue par don de pouvoir parler librement de ce sujet avec vous et si vous avez des difficulté avec, de comprendre pourquoi. C’est aussi votre histoire qu’ils veulent comprendre : pourquoi cela vous fait de la peine, ou le fait que vous n’en avez jamais vraiment parlé à personne, que dans votre dynamique de couple le sujet soit gênant… etc

    • Pourquoi vous n’avez pas pu éviter que le don soit anonyme lorsqu’ils ressentent le besoin de connaître leurs origines

    Vos enfants peuvent vous demander pourquoi vous n’êtes pas allés à l’étranger pour avoir un don non anonyme ou si vous avez pensé à eux sur ce sujet.

    La encore, il ne s’agit pas d’un reproche mais plutôt de comprendre pourquoi ils sont dans cette situation. Vous pouvez leur expliquer que vous n’aviez pas le choix à l’époque, pas les moyens financiers de partir à l’étranger, que vous n’aviez même pas songé que l’anonymat puisse poser problème ou même, que vous étiez persuadé que l’anonymat était une bonne chose. Replacer votre histoire dans le contexte de l’époque et dans votre vie de jeune parent est important pour pouvoir saisir votre positionnement et vos choix.

     

    Les autres questions que se posent les personnes conçues par don sont en général extrêmement nombreuses, concernant votre parcours, le donneur/donneuse, leur demi-frères et soeurs biologiques, la gestion de ce mode de conception au quotidien ou le mode de fonctionnement en général du don de gamètes. Une page dédié à ces questions a été créée pour les adolescents et adultes conçus par don.

     

    Pour les plus petits, n’hésitez pas à consulter la page qui leur est dédiée.

     

     

    En général, les personnes conçues par don ne font pas de reproches et c’est même plutôt l’inverse: elles ont une telle envie de protéger leurs parents qu’elles n’expriment pas leurs sentiments ou questionnements, ayant la terreur de blesser leurs parents. Vous voir pleurer ou être bouleversé est la dernière chose qu’elles souhaitent. Il est donc plutôt fréquent qu’elles n’abordent pas les difficultés qu’elles ressentent tout simplement, alors n’hésitez pas à leur poser la question!

  • Comment annoncer son mode de conception à mon enfant devenu adulte ?

    Aborder ce mode de conception a votre enfant adulte, encore dans le secret est délicat mais toujours possible!

     

    N’hésitez pas à consulter notre page spécifiquement consacrée à ce sujet qui pourra vous donner des conseils pour appréhender au mieux cette démarche.

  • Est ce que je peux faire faire un test ADN des origines à mon enfant ?

    L’association ne prône pas l’utilisation des tests ADN. Aux EU, faire faire un test ADN à son enfant est une pratique tout à fait courante.

    La première motivation est souvent de découvrir les origines ethniques du donneur/donneuse et les demi frères et soeurs biologiques conçus avec le même donneur/donneuse.

    La seconde motivation est ensuite de pouvoir identifier le donneur pour que leur enfant puisse connaître son identité s’il en ressent le besoin un jour.

    Cette pratique devient également de plus en plus courante en France où l’anonymat est imposé.

     

    Si vous parvenez à identifier le donneur de votre enfant, mieux vaut ne pas le contacter et attendre que votre enfant soit en âge de comprendre afin qu’il puisse donner un avis éclairé. Peut-être ne voudra-t-il pas connaître ses origines, ou pas dans l’immédiat.

  • Est-ce que l’accès à des données non identifiantes pourraient être suffisantes pour mon enfant, s’il souhaite un jour avoir accès à ses origines ?

    La demande d’avoir accès à des données non identifiantes sur le donneur/la donneuse n’a jamais émané des personnes conçues par don adultes mais des CECOS. C’est une façon pour eux de “ménager la chèvre et le choux” en conservant l’anonymat des donneurs auxquels ils sont attachés tout en donnant quelques informations.

    Mais ceci ne répond pas aux besoins des personnes conçues par don.

     

    Lorsqu’une personne conçue par don exprime le besoin de connaître ses origines, ce n’est pas le métier, la taille, le poid, la couleur des yeux, la couleur des cheveux ou la motivation du don dont elle parle (même si ces informations l’intéresse parfois) mais d’un besoin de connaître l’identité de la personne à qui elles sont génétiquement liée.

     

    Voici ce qui intéresse vraiment généralement la personne conçue par don:

    • L’identité, pour pouvoir mettre un nom sur leur histoire
    • Une actualisation des antécédents médicaux pour être rassurés pour eux et leurs enfants et le cas échéant être informés d’un problème médical ou informer d’un problème médical
    • Des photos du donneur/donneuse et de ses ancêtres
    • Un arbre généalogique et/ou l’histoire de cette famille et du donneur
    • Un échange à travers une lettre, un email ou un appel, celui-ci n’est pas souhaité par toute les personnes conçues par don
    • Une rencontre, celle-ci n’est pas souhaitée par toutes les personnes conçues par don

    Il s’agit ici d’humaniser son mode de conception. Les données non identifiantes renvoient encore à un aspect descriptif, médical et froid.

  • Je souhaite avoir recours à un don non anonyme, ou puis-je aller ?

    En France le don est anonyme. Il vous faudra attendre l’accès aux origines pour les personnes conçues par don qui est envisagée par le gouvernement à la faveur de la révision des lois de bioéthiques en 2020.

    La demande pour avoir recours à un don non anonyme augmente cependant, poussant les patientes et patients français à l’exil. Les cliniques étrangères s’adaptent à cette demande.

    Voici une liste non exhaustive des pays et cliniques permettant d’avoir recours à un don non anonyme :

    • Clinique espagnole proposant la possibilité que le don ne soit pas anonyme

    https://institutomarques.com/fr/procreation-assistee/traitements/les-donneurs-de-sperme-et-les-donneuses-dovocytes/pma-avec-donneur-neuse-non-anonyme/

    Cette clinique est basée en Espagne et, pour respecter la loi du pays, réalise les inséminations dans leur centre en Irlande et à Londres (ou l’accès aux origines est autorisé) à l’aide de paillettes achetées à des banques de gamètes (european sperme bank/cryos international) permettant un accès aux origines à la majorité de l’enfant.

    Ils se sont adaptés à la demande et disposent d’un personnel francophone.

     

    • Clinique portugaise proposant la possibilité d'accès aux origines (d'ici quelques années les donneuses et donneurs 100% anonymes n'existeront plus au Portugal).

    https://www.ferticentro.fr/fr/

    Ils disposent d’un personnel francophone et ont développé un partenariat avec l'association française Les Cigognes de l'Espoir. Pour accéder à l'identité de la donneuse ou du donneur, la personne conçue par don pourra soit contacter directement la clinique Ferticentro, soit contacter le Centre National de la PMA, qui doit conserver les dossiers pendant 75 ans.

     

    • Clinique anglaise proposant la possibilité que le don ne soit pas anonyme

    https://www.ivi.uk/clinics/london/

    Cette clinique est basée à Londres, et lorsque les gamètes sont anglais, un accès aux origines pour les personnes conçues par don est prévu, comme c’est la loi dans le pays.

     

    • La banque de sperme CRYOS au Danemark qui propose également en option que le don ne soit pas anonyme.

     

    Dans chacun des cas, prenez également en compte deux points: le nombre d'enfant conçus avec un même donneur/donneuse et la qualité de conservation des dossiers.

  • Mon enfant peut-il apprendre son mode de conception malgré le secret conservé par les parents ?

    Oui, certains parents pensent à tort que, tant que personne ne le leur dit, leurs enfants/adultes ne seront jamais au courant du recours au don afin de les concevoir.

     

    En pratique, l’expérience nous montre que la vérité finit toujours pas émerger et souvent, blesser profondément la personne conçue par don. C’est bien pour cela qu’il est conseillé de le dire à son enfant le plus tôt possible.

     

    Généralement, une partie des personnes conçues par don, quel que soit leur âge, sentent confusément qu’il y a un secret ou un mensonge autour de leur naissance. Un peu lorsque vous demandez à une personne si elle va bien et qu’elle vous répond: “ça va”, mais que vous sentez bien que non. Votre enfant va sentir votre malaise, vos hésitations, percevoir vos regards ou vos inquiétudes. Ils imaginent d’ailleurs bien pire qu’un recours au don de gamètes, comme un adultère ou même un viol.

     

    Le secret émerge souvent à l’occasion d’une conversation écoutée sans que vous ne le sachiez ou par la remarque maladroite d’un proche au courant du mode de conception.

     

    Le secret peut également émerger à l’occasion d’un problème médical. Si un problème génétique était diagnostiqué un jour à votre enfant/adulte et qu’aucun de ses parents n’en est porteur, le secret sera dévoilé. A contrario, si le parent non biologique peut développer un problème médical héréditaire qui vous contraindra à dire la vérité.

     

    Le secret émerge également souvent en raison de différence de ressemblances physiques. Si les enfants petits ne se posent pas toujours la question clairement, les adolescents et jeunes adultes peuvent vous confronter directement sur la question sans se satisfaire d’un mensonge en guise de réponse.

     

    De plus en plus, les personnes conçues par don découvrent également leur mode de conception par le biais des tests ADN des origines, qu’ils ont effectué pour le côté fun et amusant du fait de découvrir ses origines ethniques, sans se douter une seule seconde de ce qu’ils vont découvrir. Ces tests sont de plus en plus à la mode parmi les 15-30 ans, popularisés par de nombreux youtubeurs et joueurs de foot.

    Voici un exemple de la façon dont une partie de nos membres ont appris leur mode de conception :

  • Les CECOS ont-ils le droit de pratiquer le parrainage ? Ont-ils le droit de m’imposer le parrainage ?

    Les CECOS, face à la pénurie du don de gamètes et le constat que le don de gamètes spontané et altruiste était extrêmement rare, ont adopté une technique appelé le parrainage qui fait reposer le recrutement des donneurs de gamètes sur le couple stérile : Le couple amène un membre de sa famille ou une connaissance pour donner, ce qui leur permet de remonter significativement sur les listes d’attentes, sans que ce don ne leur soit attribué toutefois afin de garantir l’anonymat.

     

    En pratique, le “parrain” est souvent un frère ou une soeur, un beau frère ou une belle soeur ou un ami très proche de la famille voire même l’un des membres du couple.

     

    La loi du 29 juillet 1994 est venu mettre fin au flou juridique et a interdit définitivement cette pratique, considérée comme peu éthique en raison des situations de chantage affectif à laquelle elle peut conduire. Néanmoins les CECOS n’ont jamais respecté cette disposition du code de la santé publique, sans qu’aucune sanction à leur encontre ne soit jamais prise. La pratique du parrainage est en effet, depuis la loi de bioéthique du 29 juillet 1994, un délit pénal sanctionné de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

     

    C’est en toute illégalité que les dons sont effectués dans le cadre du parrainage. La question de la légalité de ces dons se posent donc et pourrait un jour donner lieu à un contentieux juridique.

     

    Un CECOS n’a pas le droit de vous proposer le parrainage et encore moins le droit de vous l’imposer (certains CECOS conditionnent le bénéfice d’un don d’ovocyte au fait pour le couple d’apporter une donneuse et refusent d’ouvrir un dossier au couple sans cela). Vous disposez de recours juridiques à la fois devant le Tribunal administratif et devant le Tribunal de Grande Instance.

     

    Certains CECOS ont d’ailleurs mis fin temporairement à la pratique du parrainage, comme le CECOS de Tours, après avoir constaté qu’elle incitait les couples à rémunérer des “donneuses marraines”.

  • Le CECOS m’a assuré qu’en parlant très jeune à mon enfant de son mode de conception, il ne chercherait pas à connaître ses origines, cette démarche étant réservée à une minorité de personnes, est-ce vrai?

    Contrairement aux idées reçues, le besoin de connaître ses origines  ne dépend pas de l’âge où l’on a appris son mode de conception, ni de la façon dont on a appris son mode de conception.

     

    Il s’agit d’une démarche personnelle, propre à chaque personne conçue par don, évolutive avec l’âge et les évènements de la vie. Il n’est pas rare d’avoir, dans une même famille, une personne conçue par don souhaitant avoir accès à ses origines et l’autre non. De même qu’il n’est pas pas rare que la personne conçue par don soit relativement peu intéressée par ses origines puis souhaite un jour les connaître, par exemple le jour où elle devient parent à son tour.

     

    Par ailleurs, dans chaque pays pratiquant le don de gamètes, on retrouve cette dichotomie entre ceux qui ont ce besoin et ceux qui n’en n’éprouvent pas l’envie, sans aucune corrélation positive avec l’âge de découverte du mode de conception ni même la façon dont les parents ont pu aborder le sujet.

     

    L’assertion faite à l’ensemble des parents ayant recours à un don au sein des CECOS selon laquelle les personnes conçues par don qui souhaitent accéder à leurs origines sont celles qui ont appris leur mode de conception tardivement ou maladroitement est plus que regrettable.

     

    D’une part cette affirmation ne repose sur aucune étude sérieuse (un simple questionnaire interne concernant 13 personnes), et d’autre part c’est une façon relativement lâche de culpabiliser les parents sur une situation créée par le corps médical lui même (qui a conseillé le secret jusqu’en 1990 et n’a pas organisé un accompagnement sérieux des parents sur le sujet) sans avoir à affronter le réel ressenti des personnes conçues par don.

     

    Si votre enfant exprime un jour le souhait de connaître ses origines, ce n’est pas un échec de votre part. Ce n’est pas non plus parce qu’il ne vous aime pas et souhaite vous remplacer.  C’est au contraire une grande marque de confiance et d’amour qu’il ose vous en parler et cela signifie simplement qu’en raison de sa personnalité et de son âge, il se pose beaucoup de questions sur le sujet, ce qui est relativement normal. Il est profondément humain d’avoir besoin, un jour, de savoir d’où l’on vient. Chez certaines personnes conçues par don ces interrogations sont très précoces (10 ans - 15 ans) et chez d’autres beaucoup plus tardives, vers 25-30 ans voire même vers 40 ans.

     

    L’anonymat n’existe plus dans la majorité des pays européen et le fait de souhaiter accéder à ses origines y est considéré comme un choix, et non comme une déviance de l’enfant ou un échec de ses parents.

  • Même donneur ou donneur différent au sein d’une fratrie, est-ce important ?

    A l’unanimité parmi les membres adultes conçus par don au sein de notre association, ils préfèrent ou auraient préféré avoir le même donneur que leurs frères et soeurs.

    Les médecins présentent parfois cela soit comme une préoccupation mineure, soit comme quelque-chose de très important pour le parent stérile (afin qu’il ne visualise pas le donneur/donneuse) ; mais au quotidien pour la personne conçue par don il est plus simple d’avoir le même donneur que ses frères et soeurs :

    • Ils partagent une ressemblance physique plus importante
    • La situation est psychologiquement plus simple (ils ont le même donneur, les mêmes demi-frères et soeurs biologiques) et peuvent partager la même chose lorsqu’ils en parlent ensemble
    • Ils ont plus le sentiment de “former une famille” même s’il s’agit de quelque-chose de complètement subjectif

    Généralement le personnel médical est focalisé sur le bien-être du parent ou le stock disponible restant sans songer au ressenti de l’enfant futur.

    Si vous avez le choix, n’hésitez pas à choisir le même donneur pour chacun de vos enfants. Si vous ne l’avez pas comme c’est le cas en France, inutile de s’en vouloir, cela n’est malheureusement pas toujours possible.

     

     

  • J’entends partout qu’il est de plus en plus facile d’identifier un donneur/donneuse par les tests ADN, pourquoi alors faire l’effort de choisir un donneur/une donneuse non anonyme ?

    Il est vrai que dans 5 ans et bien plus encore dans 10 ans, il sera d’une facilité déconcertante d’identifier le donneur de votre enfant. Il est donc pratiquement impossible (à quelques exceptions près bien sur) que votre enfant ne sache jamais de qui il s’agit s’il en ressent le besoin.

     

    En revanche, s’il a donné dans le cadre de l’anonymat et que votre enfant le contacte, il pourrait être très “mal reçu”. L’anonymat était en effet peut-être pour le donneur/la donneuse une condition très importante et il ne s’est pas du tout préparé à cette éventualité. Le choc d’être rejeté brutalement après une démarche qu’il a mûrement réfléchi peut-être dévastateur pour votre enfant.

     

    Un donneur qui a au contraire accepté d’emblée cette possibilité saura l’accueillir et répondre à ses questions avec bienveillance.

     

    Grandir en sachant que l’on a l’option de savoir (même si l’on n’en fait jamais la démarche) est également un atout par rapport au fait de grandir en sachant qu’il s’agit d’un secret. Votre enfant à la maîtrise sur ce qu’il souhaite ou ne souhaite pas connaître de ses origines.

     

    Parfois votre enfant n’aura pas du tout envie de connaître l’identité de son donneur mais sera très intéressé par celle de ses demi-frères et soeurs biologiques. Les pays ne pratiquant plus l’anonymat permettent une mise en relation de ceux en ayant exprimé le besoin.

     

    Si vous en avez les moyens financiers et/ou logistiques, avoir recours à un donneur/donneuse non anonyme est un très bon choix pour votre enfant. Nous espérons que la loi française évoluera bientôt afin que cela ne soit plus uniquement réservé aux couples ou personnes aisées et/ou informées.

  • Parent d’un adolescent ou d’un adulte conçus par don, celui ci vient de m’annoncer qu’il avait effectué un test ADN pour retrouver ses origines, comment réagir ?

    Avec le plus de bienveillance possible car il ne cherche pas un autre parent ou à vous remplacer mais à compléter le petit bout d’identité qui lui manque pour se construire sereinement.

     

    N’hésitez pas à lui parler de vos peurs : peur d’être remplacé, peur de ne plus être aimé. Ce sera l’occasion pour vous de constater à quel point votre enfant vous aime et votre lien est fort par delà même la biologie. Essayez d’imaginer quelle aurait été votre réaction si vous même vous aviez une inconnue dans vos origines biologiques : est ce que vous auriez voulu en savoir plus, ou non, et pourquoi.

     

    Arriver à parler de ce test avec lui voire à l’accompagner dans cette démarche (en lui posant des questions sur ses résultats par exemple, en faisant vous même un test) renforcera le dialogue entre vous et votre relation.

  • En parcours pour recevoir un don de gamètes ou enceinte de mon premier enfant conçu par don de gamètes, j’ai peur qu’il soit laid ou ne ressemble à personne de la famille, est-ce normal ?

    Avoir des craintes sur ce à quoi pourra ressembler votre enfant est parfaitement normal. Tous les couples ou personnes attendant un enfant ont d’ailleurs ces craintes, même sans avoir eu recours à un don!

     

    Mais dans le cadre d’un recours à un don, cette question peut être plus cruciale. L’idéologie de l’ensemble du corps médical français pousse vers le “déni” : le présentant comme un don du sang, un apport de cellule sans importance, l’adn ne comptant pas, le donneur ressemblant à votre conjoint ou la donneuse vous ressemblant cela revient “au même”…

     

    Il s’agit en réalité de quelque-chose de difficile et il n’est pas anodin d’avoir recours à un don de sperme, d’ovocyte ou d’embryon d’un inconnu. Et pour la femme il touche à son intimité même. Ne sous estimez pas la difficulté d’être inséminée par exemple avec le sperme qui n’est pas celui de votre conjoint que vous avez choisi mais celui d’un inconnu. Dans de nombreux pays, les femmes et couples qui en ressentent le besoin ont accès à quelques éléments non identifiants. Malheureusement ce n’est pas le cas en France. Il arrive même que le personnel change de donneur sans vous en avertir car les paillettes du premier sont épuisées.

     

    Certaines femmes évoquent des cauchemars tout le long de leurs grossesses ou des angoisses.

    Les mères de personnes conçues par don adultes ont parfois des pertes de mémoire sur ces moments, car non accompagnés ils ont pu être vécus comme des moments traumatisants.

     

    Historiquement, les CECOS sont des institutions créées par les hommes et pour les hommes stériles. La place de la femme n’a jamais été réellement pensée lors de leur création ce qui explique encore aujourd’hui certaines carences dans la façon de penser le don et l’accompagnement des femmes et de leurs besoins. Evidemment, cela se passe parfois extrêmement bien et avec une grande humanité et tout dépend du ressenti de chacun et du personnel médical qui nous accompagne. Mais parfois, les femmes décrivent des inséminations qui leur paraissent froides et peu humaines. Voici le ressenti de l’une de nos membres, maman par don de gamètes:

     

    “Ce n’est pas moins sain que le CECOS où la salle d’insémination est triste, ou on entend les gens derrière la porte à 50 cm de notre tête donnant sans cesse l’impression que quelqu’un va ouvrir cette porte pendant les 10 minutes en position gynéco (à chronométrer soi-même car personne ne revient vous voir), personne ne vous aide à vous relever, personne ne vous raccompagne vers la sortie, personne ne répond à vos questions, de toute façon vous ne croisez personne dans les couloirs tristes du CECOS… J’aurais préféré 100 fois être dans ma chambre, dans un environnement agréable, avec une pipette de sperme non-anonyme”

     

    Il est parfois très difficile de partager vos craintes, questions ou angoisses avec les psychologues des CECOS car ils sont juges et parties et ont le pouvoir de retarder votre parcours. Si cela vous gêne trop, n’hésitez pas à vous faire soutenir par un professionnel indépendant.

     

    Se questionner ou même avoir peur est parfaitement normal. Généralement les craintes s’envolent à la naissance de l’enfant et vous le trouverez absolument parfait! Mais n’hésitez pas à demander de l’aide tout au long de votre parcours et grossesse afin de le vivre le mieux possible car même si l’on peut s’estimer chanceux d’avoir recours à un don, cela n’en est pas moins, parfois, difficile.

  • Parents d’une personne conçues par don adulte, nous avons réalisé à l’occasion d’un test ADN que le CECOS/le gynécologue nous avait menti à l’époque, est-ce possible ?

    Oui cela est possible. Plusieurs mensonges ou inexactitudes faites par le corps médical aux parents des années 1960 à 1994 (avant la loi de bioéthique du 29 juillet 1994) tous établissements confondus semblent être révélées par les tests ADN :

    • Il s’agit du même donneur alors que non, ou il s’agit d’un donneur différent alors que non
    • Le donneur vient d’une région différente alors que non
    • Le nombre d’enfant fait par donneur
    • Le donneur sera un étudiant en médecine alors que non
    • Le donneur était un homme marié alors que non
    • Le donneur a déjà des enfants alors que non
    • Le donneur n’a pas été rémunéré alors que si
    • Les paillettes proviennent de tel lieu alors qu’elles proviennent d’un autre
    • Il s’agit de paillette congelées alors qu’il s’agit de sperme frais
    • Les personnes conçues par don issues de ce donneur seront dans la même tranche d’âge alors que non
    • La sélection médicale est drastique dans le choix du donneur alors qu’elle est juste superficielle

    Il est possible de ressentir des émotions contradictoires : la reconnaissance envers ces médecins grâce à qui vous avez pu avoir un enfant et le fait d’avoir été trahi sur une composante qui relevait de votre intimité.

     

    Dans tous les cas, rien n’excuse que l’on ait pu profiter de votre situation de fragilité pour abuser de votre confiance. N’hésitez pas à nous le signaler.

  • Quelle est la différence entre une IAD, une FIV-D et une FIVicsi-D ?

    Une IAD est une Insémination Artificielle avec Donneur : après une faible stimulation ovarienne par injection d’hormones, à l’aide d’un cathéter un médecin dépose le sperme au niveau du col ou dans l’utérus de la femme.

     

    Une FIV-D est une Fécondation In Vitro avec Donneur de sperme - Une FIV-DO est une Fécondation In Vitro avec Don d’Ovocyte : après une forte stimulation, les ovocytes de la femme sont ponctionnés sous anesthésie générale, puis ils sont mis en contact avec du sperme (sous microscope). Les ovocytes fécondés qui se développent sont soient transférés via un cathéter dans l’utérus de la femme (un ou deux embryons généralement), soit congelés dans l’attente d’un prochain transfert. Le transfert s’appelle TEC.

    Une FIV peut également avoir lieu sans don de gamètes et c’est même la majorité!

     

    Une FIVicsi-D est une Fécondation In Vitro avec injection Intracytoplasmique de sperme avec Donneur - Une FIVicsi-DO est une Fécondation In Vitro Intracytoplasmique avec Don d’Ovocyte : après une forte stimulation, les ovocytes de la femme sont ponctionnés sous anesthésie générale, puis pour chaque ovocyte le biologiste choisit un spermatozoïde qu’il injecte directement dans l’ovocyte à l’aide d’une micro pipette et sous microscope (c’est l’image d’illustration de la PMA sans cesse utilisée par la presse), les ovocytes fécondés qui se développent sont soit transférés via un cathéter dans l’utérus de la femme (un ou deux embryon généralement), soit congelés dans l’attente d’un prochain transfert.

    ICSI vient de l’anglais  “Intra Cytoplasmique sperm Injection”. L’ICSI est largement plus utilisé aujourd’hui que la FIV classique.

    Il y a 20 ou 30 on parlait de “bébé éprouvette” mais ce terme n’est plus utilisé actuellement.

    Une FIVicsi peut également avoir lieu sans don de gamètes et c’est même la majorité!

    La génération des années 1970-1980 était toujours conçue par IAD puis les FIV sont devenues plus courantes à partir de 1982 et avec elles les FIV-D, et ensuite les FIVicsi.

    Si la femme n’a pas de difficulté de fertilité sont d’abord tentées les IAD (qui coûtent environ 1500 euros, remboursés par la sécurité sociale). Si elle a une baisse de réserve ovarienne ou une autre difficulté, une FIV est directement proposée (qui coûte environ 4000 euros, remboursés par la sécurité sociale).

    Ne sont pas pris financièrement en charge les analyses hors nomenclature de la sécurité sociale et les frais de notaire du consentement.