« le sperme d’un juif « 

 

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Les députés ont sans surprise maintenu jeudi le principe de l’anonymat des dons de gamètes lors des débats sur la révision des lois bioéthique.

Comme les députés l’avaient déjà acté en commission, les donneurs de gamètes (sperme ou ovocyte) resteront anonymes alors que le projet initial de l’ex–ministre de la Santé Roselyne Bachelot instaurait une levée partielle de l’anonymat.

Le député Marc Le Fur (UMP) a défendu sans succès un amendement pour lever cet anonymat. « Voulons–nous nier cette liberté fondamentale de savoir d’où l’on vient ? Chacun a droit à son histoire ! », a–t–il lancé.

Minoritaire lui aussi à gauche, Gaëtan Gorce (PS) a mis en avant « le droit de l’enfant à connaître ses origines ». « Je vois » dans l’anonymat « un malaise par rapport au tiers donneur », a–t–il dit, déplorant « une vision dépassée de la famille ».

Exprimant ses propres « doutes » et son « évolution » vers un changement d’opinion, Jean Leonetti (UMP) a fait valoir « les arguments des donneurs ». »50.000 personnes sont issues d’un don de gamètes dans notre pays et les demandes associatives de levée de l’anonymat concernent 50 personnes », a–t–il fait valoir, citant l’association PMA, qui promeut la levée.

Pour défendre l’anonymat, il a évoqué les risques du choix d’un donneur « sur catalogue », lançant, provocateur : « Est–ce–que vous voulez qu’un jour on dise +je ne veux pas le sperme d’un juif ? ». Il a aussi cité l’exemple de la Suède où l’anonymat a été levé et où « une seule personne a formulé une demande d’origine génétique ».

Au nom du gouvernement, Xavier Bertrand (Santé) a abondé en son sens. « Il faut savoir faire des choix ».

Dans le même registre, Jean–Yves Le Déaut (PS) a jugé que « le fait de connaître l’ADN de ses origines ne résoudra jamais la question de la quête de ses origines ». « Cela risque d’aboutir à ce qu’il y ait moins de dons de gamètes », a–t–il aussi mis en garde.

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