Accès aux origines et tests ADN : des scandales à venir ?

Libération a publié le 8 avril 2019 une tribune du Professeur Stéphane Viville qui permet de comprendre une partie des réticences des CECOS face aux demandes des personnes conçues par don d’accéder à leurs origines. Il est en effet probable que certains médecins, n’imaginant pas qu’il serait un jour question d’accès aux origines ni de tests ADN, n’ont pas respecté toutes les règles éthiques qui s’imposaient.

Voici trois extraits de cette tribune :

« Le bilan tenu par l’association PMAnonyme montre une intensification de l’activité aboutissant, en une année, à l’identification de 12 donneurs et de 52 «diblings» c’est-à-dire des personnes conçues à partir d’un même donneur, soit des demi-frères ou des demi-sœurs« .

« L’un des embarras, certes des moindres, serait que l’un ou des directeurs de Cecos [centres d’études et de conservation des œufs et du sperme] soient identifiés comme donneurs. Je ne les blâmerais néanmoins pas pour cela. En effet, au début de l’activité et convaincus du bien-fondé de celle-ci, la pénurie de sperme pouvait justifier que les fondateurs des Cecos soient eux-mêmes donneurs. »

« Ces recherches de géniteurs vont inévitablement, comme cela a été le cas dans de nombreux pays (Etats- Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas…), permettre d’identifier des «serial» donneurs. Plusieurs types d’entre eux peuvent exister : des donneurs voyageant intentionnellement d’un Cecos à l’autre ; des gynécologues ; plus grave, et je n’ose l’imaginer, un directeur de Cecos. »