Michel – 52 ans

Michel - 52 ans
J’occupe une fonction de Responsable d’affaires sur le secteur Bretagne.
Je suis marié et père de deux garçons de 24 et 20 ans.

Après la naissance de notre deuxième garçon, mon épouse ne supportant pas la pilule, nous avons envisagé la vasectomie comme moyen de contraception. C’est assez peu courant que l’homme prenne en charge la contraception du couple mais c’est pour moi en quelque sorte un acte de responsabilité et également d’amour.
Il faut savoir que c’est irréversible à 95% et avant ce geste chirurgical, il est fortement recommandé de réaliser une auto conservation de sperme.
Voilà donc le premier contact avec le CECOS de Rennes, l’entretien avec un médecin, le questionnaire et la demande si je voulais faire des conservations supplémentaires, ce à quoi nous n’avions pas donné suite à l’époque – cela fait donc 20 ans.
Je passe sur les 3 passages au CECOS pour le recueil de sperme, la vasectomie et le retour au CECOS pour le contrôle après l’opération afin de vérifier qu’il n’y a plus de spermatozoÔde.
Ainsi va la congélation pendant environ 15 ans, avec demande de paiement annuel pour la conservation.

Au bout de 15 ans, c’est à dire il y a environ 4 ans, j’ai demandé à ne plus conserver mes paillettes.
Le CECOS m’a alors demandé si je voulais les donner, ce à quoi nous avons donné notre accord suite à un entretien assez sommaire.
A priori il y a pas beaucoup de cas de congélation sur une telle période.

Quand j’ai voulu savoir le nombre de naissances issues de mon don, j’ai essuyé un refus au regard de l’éthique. Je ne demandais pas à connaître les personnes mais seulement savoir si cela avait « profité » à quelqu’un. J’en suis ensuite resté là.

La lecture de l’article dans Aujourd’hui en France cet été (22 08 06) à réveillé en moi cette idée de frustration et également généré une gêne surtout vis à vis des enfants IAD qui eux sont plus à plaindre car c’est tout un passé qui leur manque.
C’est pourquoi je suis solidaire des actions menées par PMA pour lever l’anonymat.