Jean René, 65 ans

Ma décision de faire un don de sperme a été prise en accord avec mon épouse, à la demande d’un couple ami.

Mon épouse ne partage pas mon souhait d’adhérer et sans doute encore moins de m’engager à accepter la levée de l’anonymat en ce qui me concerne si un enfant est né de ce don.

J’ai beaucoup réfléchi avant de vous joindre. Je pense que si cette personne souhaite avoir accès à l’information sur ses origines, je dois assumer mon geste et répondre à cette attente.

Ma conviction est totale mais je suis peiné d’agir en désaccord et à l’insu de mon épouse. Je pense aussi qu’il faudrait que j’en parle à mes deux fils?

La situation me semble d’autant plus compliquée que chez le couple ami un garçon est né qui a aujourd’hui 31 ans et qui ne sait toujours pas qu’il n’est pas le fils biologique de son père.

A force d’attendre le bon moment pour lui dire la vérité, ses parents n’ont jamais dit cette vérité. J’en suis sincèrement désolé, d’autant plus que ce garçon ne va pas toujours bien psychologiquement. Ma décision implique quand même des gens qui ne le souhaitent pas.

Je suis grand–père d’un petit–fils de 2 ans et deux naissances sont attendues en mars et en juillet. Ces naissances rapprochent les générations et je comprends l’éventuel souhait d’un jeune parent de tout connaître de ses origines. Cette nouvelle situation me conforte dans ma détermination.

Je suis convaincu que l’anonymat sera levé un jour. Je ne sais pas quand. J’ai 65 ans et je suis en bonne santé, j’ai des chances de vivre ce jour–là. J’entends m’y préparer.

Comprenez bien que je ne cherche absolument pas à connaître la personne née de ce don. Je fais confiance aux parents qui ont désiré cet enfant et qui l’ont élevé.

Je suis seulement disposé à répondre à une demande si elle se manifeste.