Claude SAGEOT CHOMEL, psychosociologue, a retrouvé à plus de 55 ans sa famille d’origine.

Auteur du « Droit d’origine, la parole des acteurs« , et de nombreux articles de référence, il prend en 1997 (après Annette BLAIN et Jean-Claude GASC ) la présidence de la D.P.E.A.O. Créée en 1978, l’Association Droit des Pupilles de l’Etat et des adoptés organise son action selon deux axes principaux : La réforme du système et l’accompagnement des intéressés dans l’appropriation de leur histoire personnelle.

Le Manifeste « Abandon, Adoption, Filiation » a été rédigé, à son initiative en mars 1998 par un collectif composé de nombreuses personnalités et signé par 2000 personnes.

Il fut également coordinateur de la Conférence des présidents des associations de défense du droit d’origine, ancien membre du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP),

C’est ainsi que la plupart des abandonnés de France ont bénéficié de l’aide de Claude qui a su trouver le temps et les mots pour chacun d’entre nous….

Celui qui a été abandonné est confronté à une seule et unique question : comment être soi-même quand on est désigné comme étant un autre? Être né avec ou sans nom ne change rien pour celui dont on cache le nom d’origine, dont on cache l’histoire originelle, c’est à dire l’appartenance généalogique.

Nul ne naît de rien et rien ne peut nier ce fait. Celui qui a été recueilli, adopté ou non, par une personne étrangère au groupe généalogique primitif, est sans cesse agit par la nécessité de savoir ce qu’il en est de cette origine. Qu’il le taise ou qu’il clame son exigence de savoir ne change rien à cet agissement. Chacun se développe dans la négociation permanente vis à vis de son état, afin de préserver les chances de retrouver le fil de son histoire. Et cela passe par des noms et la connaissance des situations qui ont entraîné la rupture irréversible que représente l’abandon. La plupart des abandonnés, adoptés ou non, ont su prendre place dans la société mais tous disent le tourment permanent, les doutes récurrents, les blessures qui les traversent, les espoirs de résoudre l’énigme à laquelle ils sont confrontés.

RENOUER avec soi-même est le véritable enjeu de la recherche des origines. Les défenseurs du principe du secret, voire de l’anonymat, n’y peuvent rien d’autre que de freiner le mouvement. RENOUER avec son histoire c’est en connaître tout ce qu’il est possible d’en connaître, c’est à dire ce que d’autres savent, à commencer par l’administration qui détient les dossiers. RENOUER avec son histoire c’est avoir les éléments pour en écrire le déroulement, c’est donc être acteur de la recherche et refuser que d’autres cherchent pour vous et vous informent d’un éventuel secret qui vous serait opposé. RENOUER, c’est quelquefois retrouver les siens et faire, enfin, un bout de chemin avec eux. Mais c’est toujours se replacer dans sa vie, dans l’intégralité de sa vie. RENOUER avec son histoire c’est renouer avec soi-même en décidant de la suite à donner à sa vie.

Claude SAGEOT-CHOMEL décédé le jeudi 31 juillet 2014