Comment le dire à ses enfants quand il sont petits…

Le recours à un don de sperme, d’ovocyte ou d’embryon devient une méthode de plus en plus usuelle pour avoir un enfant. Mais malgré l’utilisation croissante et l’acceptation du traitement de la Procréation Médicalement Assistée (PMA), les parents peuvent avoir du mal à savoir s’il faut révéler la vérité à leurs enfants et se demander comment leur en parler. Pourquoi le dire ? Quand ? Comment ? Quelle va être la réaction de mon enfant ? Voilà le genre de questions qui bouillonnent peut-être dans votre esprit actuellement.

L’association PMAnonyme dispose de nombreuses ressources permettant d’expliquer à vos enfants comment vous êtes devenus une famille grâce au don. Elle peut également vous aider à en parler avec eux si vous rencontrez une difficulté. La présence d’adultes conçus par don au sein de notre association nous permet d’avoir une vision beaucoup plus fine et concrète de ce sujet.

Astuce : Soyez fier ou fière de la façon dont vous avez formé votre famille. Vos enfants ont besoin de savoir qu’ils étaient désirés et conçus grâce à la générosité d’une autre personne qui a participé également à leur naissance. Soyez honnête avec vos enfants, parlez-leur, identifiez leurs questions et soyez à leurs côtés.

Il y a encore très peu de temps, jusque dans les années 1990 et parfois 2000,  les médecins français conseillaient massivement aux parents de ne pas dire à leurs enfants comment ils avaient été conçus. La recherche sur le sujet indique clairement désormais que ce n’était pas le meilleur choix pour l’enfant… et que c’était même le pire. Les personnes conçues par don, qui ont appris tardivement leur mode de conception, sont unanimes sur le fait qu’il aurait été plus simple pour elles de le savoir très jeune et dans de bonnes conditions.

En effet, les enfants qui l’apprennent au plus jeune âge l’intègrent comme une composante à part entière de leur histoire et de leur identité.

Pourquoi le dire ?

1- Parce que les secrets sont difficiles à garder pour les parents comme pour l’enfant et sont révélés généralement de façon anarchique et inappropriée, blessant profondément l’enfant et la famille.

Un secret de toute une vie est un lourd fardeau. Les secrets peuvent également miner la confiance et la stabilité dans une famille. Dissimuler la vérité peut indiquer aux autres, en particulier à votre enfant, que vous avez honte.

Certains parents pensent à tort que, tant que personne ne le leur dit, leurs enfants/adultes ne seront jamais au courant du recours au don afin de les concevoir.

En pratique, l’expérience nous montre que la vérité finit toujours pas émerger et souvent, blesser profondément la personne conçue par don.

Généralement, une grande partie des personnes conçues par don, quel que soit leur âge, sentent confusément et de façon latente qu’il y a un secret ou un mensonge autour de leur naissance. C’est un peu comme lorsque vous demandez à une personne si elle va bien, qu’elle vous répond machinalement : « Ça va », mais que vous sentez bien qu’il n’en n’est rien. Votre enfant va sentir votre malaise, vos hésitations, percevoir vos regards ou vos inquiétudes. Les enfants imaginent d’ailleurs parfois bien pire qu’un recours au don de gamètes : ils peuvent ainsi croire qu’il s’agit d’un adultère ou même d’un viol. Ils vont le penser mais ne le formuleront jamais en parole, sentant l’interdit qui plane sur leur naissance.

« J’ai appris mon mode de conception à 17 ans. Je savais qu’il y avait quelque chose de caché autour de ma naissance mais on ne me disait pas quoi : j’ai fouillé et je suis tombé sur des documents d’achat de paillettes de spermatozoïdes. J’en ai parlé à ma tante, mon frère puis ma mère : mon père m’a appris 3 ans plus tard au cours d’une dispute qu’il était au courant que je savais. » (Naissance en 1981)

« J’ai appris mon mode de conception à 30 ans. J’avais deux enfants et un gros pressentiment… En dépression, j’ai posé la question à ma mère car j’avais un gros mal être : mes parents m’ont alors raconté leur histoire et la mienne. » (Naissance en 1984)

Les secrets ont également tendance à être révélés d’une manière sur laquelle vous avez souvent peu de contrôle. Quand ils sont découverts dans des circonstances brutales, la révélation peut être assombrie, même si cela n’a jamais été votre intention première, par des sentiments de trahison et de tromperie.

« J’ai appris mon mode de conception à 15 ans. Après avoir soufflé sur mon gâteau d’anniversaire et m’être disputée avec mon frère pour obtenir la plus belle part, que j’ai eue, il m’a dit : « De toute façon, papa, c’est pas notre père. » (Naissance en 1995)

Le secret émerge souvent à l’occasion d’une conversation écoutée sans que vous ne le sachiez ou par la remarque maladroite d’un proche au courant du mode de conception. Il est essentiel que ces informations proviennent des parents de l’enfant conçu par don. Le découvrir par une autre personne peut être dévastateur.

« J’ai appris mon mode de conception à 16 ans. Il y avait un conflit familial, on a entendu des bribes de conversation puis fouillé la maison pour comprendre. Ma jumelle et moi avons tout supposé… puis nous avons contraint les parents à nous dire la vérité pour savoir quelle hypothèse était la bonne : la seule que nous n’avions pas imaginée. » (Naissance en 1988)

Le secret peut également être dévoilé à l’occasion d’un problème médical. Si une maladie génétique est diagnostiquée un jour chez votre enfant/adulte et qu’aucun de ses parents n’en est porteur, le secret ne pourra pas perdurer.

Le secret est souvent fragilisé en raison de l’absence de ressemblances physiques. Si les enfants petits ne se posent pas toujours la question clairement, les adolescents peuvent vous confronter directement sur la question sans se satisfaire d’un mensonge en guise de réponse.

« J’ai appris mon mode de conception à 25 ans. Ma mère me l’a révélé après que j’ai de nouveau posé des questions insistantes sur ma naissance du fait de ma non-ressemblance physique avec mes parents. » (Naissance en 1991)

« J’ai appris mon mode de conception à 22 ans, après deux heures de sanglots à prêcher le faux pour savoir le vrai auprès de ma mère. Une fois arrivée chez eux, elle a lancé : « En fait papa, ce n’est pas ton papa. On a fait appel à un don de sperme anonyme car papa est stérile. – Mais si, tu es mon père. Cela ne change rien. – J’aurais tout fait pour avoir un enfant et je ferai n’importe quoi pour t’aider si tu en as besoin. » » (Naissance en 1986)

Les personnes conçues par don peuvent également découvrir leur mode de conception par le biais d’un test ADN des origines. Elles effectuent ce test pour le côté fun/amusant qu’est la découverte des origines ethniques, sans se douter une seule seconde de ce qu’elles vont découvrir. Ces tests sont de plus en plus à la mode parmi les 15-20 ans, popularisés par de nombreux youtubeurs et joueurs de foot. Ce type de découverte est extrêmement brutal quand l’enfant/adulte découvre ses résultats seul, devant un écran d’ordinateur.

« J’ai appris mon mode de conception à 38 ans. Ma sœur et moi avons fait un test ADN sur 23andme, pour le fun, par curiosité, parce qu’il y avait un je-ne-sais-quoi qui ne collait pas. Les résultats sont tombés : wow, demi-sœurs !!!!! Sous le choc, nous en avons parlé à nos parents, qui nous ont alors révélé le secret de notre conception. » (Naissance en 1976)

« J’ai appris mon mode de conception à 29 ans. Ma mère a dû me l’annoncer après la non-concordance de mon profil ADN avec celui de mon grand-père paternel. Mon père était décédé depuis un an, j’avais fait faire ces tests par curiosité. » (Naissance en 1989)

« J’ai appris mon mode de conception à 28 ans, à la suite d’un test ADN réalisé avec ma sœur. Je m’attendais à tout sauf à ça ! 50% de moi était devenu ashkénaze d’un coup… : ce 50% que je ne partage pas avec ma sœur et que je partage avec un anonyme. » (Naissance en 1984)

2- Pour que votre enfant puisse construire le plus sereinement possible son identité.

Pour une partie des personnes conçues par don, connaître leurs origines est un élément important pour comprendre qui elles sont, d’où elles viennent, et pour savoir où elles vont.

Malheureusement, en France, l’accès aux origines n’est pas encore autorisé. Cependant, pour toutes les personnes nées du don, connaître son mode de conception est un premier pas vers une appréhension complète de son identité.

3- Pour des raisons médicales.

Si vous accompagnez votre enfant, en âge de comprendre une conversation d’adulte, chez un médecin parce qu’il est malade, vous allez peut-être vous retrouver dans la situation où, votre enfant étant présent dans la même pièce, vous allez devoir mentir au médecin !

Même si cela vous semble extrêmement lointain et presque encore de la science-fiction, votre enfant va également grandir et aller seul à ses rendez-vous médicaux. Il est très important qu’il puisse signaler à son médecin qu’il ne connaît pas une partie de son historique médical. Dans certaines situations, rares — heureusement —, pouvoir préciser au médecin qu’il a été conçu par don peut sauver sa vie ou celle de ses enfants.

À mesure que les connaissances sur l’hérédité augmentent, il devient de plus en plus important pour les personnes conçues par don de connaître leurs antécédents génétiques et médicaux. En France, elles n’y ont toujours pas accès mais cela sera sans doute possible très prochainement ; c’est même l’une des demandes de l’association PMAnonyme. Être informé de son mode de conception permettra à votre enfant de se prémunir et de rester attentif aux risques sanitaires qui peuvent l’affecter.

4- Pour des raisons de consanguinité.

Il existe un risque très faible mais potentiel qu’une personne conçue par don puisse rencontrer et établir une relation sexuelle ou sentimentale avec un demi-frère ou sœur. Connaître son mode de conception, et être à l’aise avec, pour en discuter avec d’autres, peut réduire ce risque pour votre enfant et pour la génération suivante.

Quand le dire ?

Les études montrent que de nombreux parents manquent de confiance pour raconter l’histoire de leur famille. Plutôt que de décider de ne pas le dire, ils n’arrêtent pas de remettre ça à plus tard. Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour commencer à expliquer comment vous êtes devenus une famille!

Cependant, les recherches montrent que plus tôt vous commencez à raconter à un enfant comment il a été conçu, plus ce mode de conception apparaît simple et sans stress pour vous et votre enfant.

Il est utile de le voir comme une conversation en cours plutôt que comme une annonce isolée.

Il existe également de nombreuses façons créatives de raconter votre histoire de famille et de la laisser évoluer à mesure que votre enfant se développe. Il est important de trouver vos propres mots pour expliquer votre histoire unique.

Bien que vous ne puissiez pas anticiper la réaction de votre enfant, les enfants plus jeunes appréhendent généralement cette information plus facilement que les enfants plus âgés.

1-Pendant la grossesse et les premiers mois de vie

Vous pouvez commencer à raconter à votre enfant l’histoire de sa conception avant même sa naissance. Certains pères racontent l’histoire à leur enfant en se rapprochant du ventre de la mère.

Vous pouvez également créer un carnet lui racontant son histoire si particulière, et votre vécu sur ce recours au don. Des personnes conçues par don, même devenues adultes, conservent en général précieusement ce genre de carnet. L’idéal, lorsque vous avez recours au don à deux, est de l’écrire et le remplir à deux et le poursuivre même lorsque votre enfant grandit. N’hésitez pas à le laisser dans la bibliothèque de sa chambre. Cela lui permettra plus tard de s’en saisir s’il souhaite vous poser des questions ou de revenir sur son histoire s’il en ressent le besoin.

Lorsque le bébé est né, vous pouvez raconter l’histoire en le nourrissant, en le changeant par exemple. Cela est également un bon moyen de s’exercer à raconter l’histoire de manière à ce que, lorsque votre enfant sera assez grand pour le comprendre, vous ayez confiance en vous en expliquant comment il a été conçu. Là encore, n’hésitez pas à le faire avec votre partenaire.

« J’ai commencé à en parler à notre fille dès sa naissance. J’ai utilisé un livre illustré destiné aux jeunes enfants et parlant spécifiquement du don de sperme. Je lui en ai reparlé plusieurs fois en faisant évoluer le vocabulaire. Elle a 3 ans et pour l’instant elle ne pose pas de questions. » (Naissance par le biais d’un don de sperme en 2016)

2-Pour les tout petits de quelques mois à 3 ans

Les tout-petits n’ont besoin que d’informations très simples. Vous pouvez commencer par leur apprendre:

– les différentes parties du corps, en utilisant des termes précis et non imagés

– les différentes sortes de familles qui existent. Des images peuvent aider.

– que les bébés partent d’une part d’une femme (ovule) et d’une part d’un homme (sperme) et

grandissent dans l’utérus d’une femme.

– que certaines personnes ont besoin d’aide supplémentaire pour faire un bébé

– que les personnes appelées donneurs ont le rôle de faire naître un bébé si les parents n’en ont pas

– que parfois il faut être trois ou quatre pour faire un bébé

Si votre enfant souhaite écouter des histoires, vous pouvez utiliser les livres suggérés. Peut-être les paraphraser si vous trouvez que votre enfant est incapable de se concentrer sur toute l’histoire.

Les livres contiennent souvent des façons imagées d’évoquer le donneur pensant adoucir le discours pour l’enfant. Même si avoir recours à des concepts imagés peut-être utile pour introduire son histoire, il ne faut pas hésiter à lui expliquer que “la fée” est une femme qui a donné ses ovules et “le jardinier du coeur” est un homme qui a donné ses spermatozoïdes.

3- Pour les petits de 3 ans à 6 ans

Les enfants de cet âge sont capables de comprendre des informations légèrement plus complexes. Les livres pour enfants sont parfaits pour cette tranche d’âge. Utilisez un langage positif précis. Les enfants sont très littéraux et vous devrez peut-être leur demander s’ils ont compris. Par exemple, les œufs des gens ne ressemblent pas aux œufs de poule et ils n’étaient pas au réfrigérateur si les embryons étaient congelés!

Les enfants de cet âge adorent lire leurs livres de famille. Vous pouvez inclure toutes les informations dont vous disposez sur le donneur ou la donneuse si vous en avez. Lorsque vous parlez du donneur, il est important de lui transmettre une image positive sans non plus en faire trop.

4- Pour les premières années de l’école primaire de 6 ans à 8 ans

Les enfants de cet âge sont en mesure de commencer à comprendre les conséquences d’être conçu par don. Ils peuvent commencer à comprendre le concept de génétique et à remettre en question ce qu’ils ont hérité de leurs parents et comment ils sont influencés par leur donneur.

Leur donneur a-t-il un bon sens de l’humour ou l’a-t-il obtenu de sa mère? Est-ce que leur donneur a les cheveux bouclés ou est-ce ceux de grand-père? Parfois, se renseigner sur la génétique à l’école ou voir quelque chose à la télévision suscite plus de questions. Vous pouvez également utiliser ces opportunités pour aborder le sujet.

Les enfants peuvent également être intéressés par les mécanismes du traitement que vous avez suivis pour les concevoir. Répondez à leurs questions simplement et honnêtement et encouragez davantage de questions. N’oubliez pas de leur parler de procréation non assistée, car ils peuvent présumer que tous les bébés sont faits comme eux.

« J’ai appris mon mode de conception à 8 ans. Mon père a jugé que j’étais assez grande pour comprendre et qu’il était nécessaire que je grandisse avec la vérité. Nous nous sommes assis tranquillement et il m’a expliqué qu’il ne pouvait pas avoir d’enfants mais que cela ne changeait rien à son rôle de père : aujourd’hui j’aime toujours autant mon père. » (Naissance en 1991)

5- Pour les dernières années du primaire de 8 ans à 10 ans

Si les parents parlent à leur enfant pour la première fois à cet âge, l’information risque de surprendre et il faudra probablement du temps à l’enfant pour l’assimiler.

C’est aussi une étape de la vie où les enfants veulent être comme tout le monde et peuvent commencer à devenir conscients de leur conception. Parler de la reproduction peut être un peu embarrassant pour eux – surtout si la puberté commence et que leur corps change. Ils peuvent devenir plus sélectifs quant à la personne à qui ils confient leurs questionnements.

« J’ai appris mon mode de conception à 10 ans. C’était dans la voiture, nous étions garés devant la maison et mon père me l’a annoncé très simplement. C’était l’âge parfait à mon sens, ni trop tôt ni trop tard… Ca n’a jamais été un tabou ni un secret au sein de notre famille. » (Naissance en 1987)

6- Pour les adolescents

La discussion avec les adolescents doit être abordée avec beaucoup de tact. Ces derniers subissent des changements physiques et émotionnels considérables et se demandent déjà qui ils sont.

Ils testent également les limites et deviennent plus indépendants de leurs parents. L’introduction de cette nouvelle information est susceptible d’exacerber ces comportements.

Des recherches menées auprès d’adolescents sur leurs opinions en matière de savoir s’il faut le leur dire ou non ont révélé :

– qu’ils pensaient que les personnes conçues par don adolescentes avaient le droit de savoir.

– qu’ils préféraient que leurs parents le leur disent.

– qu’ils ont compris qu’il n’y a pas de moyen facile de le dire autrement que juste le dire.

– qu’ils préféraient que cette annonce soit faite en famille avec tous les enfants en même temps.

Ils ont également suggéré que les parents expliquent pourquoi ils ne leur avaient pas dit auparavant, qu’ils se sentaient assez grands pour comprendre et qu’ils voulaient que leurs enfants à eux connaissent la vérité

Dites-le à votre façon mais dites-le. N’hésitez pas à prendre conseil en amont avec un psychologue.

7- Pour les Adultes

Consultez notre page spécifique sur comment le dire à votre enfant adulte : http://pmanonyme.asso.fr/?page_id=4916

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Astuce : Réfléchissez aux raisons pour lesquelles vous retardez le fait de lui en parler. Idéalement, vous devriez commencer à parler à votre enfant avant l’âge de 4 ans. Si vous remettez cela à plus tard, cela peut être un signe que vous n’êtes pas assez à l’aise avec le recours à un donneur ou à une donneuse. Parfois, alors qu’avant la conception de l’enfant il s’agissait d’une évidence d’en parler, l’un des membres du couple refuse tout d’un coup de le faire.

Souvent, beaucoup de gens trouvent que leur désir d’avoir un bébé était si fort qu’ils ne se sont pas donné le temps ni l’espace nécessaires pour traiter ce que cela signifiait pour eux d’avoir recours à un don et/ou de faire le deuil de sa fertilité. Les problèmes ont tendance à se poser plus tard.

Cela peut interférer dans leur relation avec leur enfant. Si tel est le cas pour vous, n’hésitez pas à contacter notre association pour obtenir des conseils et de l’aide.

D’autres fois, l’un des parents peut entrer en rivalité avec le donneur/la donneuse : « si je révèle à mon enfant ses origines, il va chercher le donneur, ne plus m’aimer et me remplacer par lui/elle ». Cela peut passer par un processus de minimisation du rôle du donneur/de la donneuse (« il n’y a que moi qui compte, je suis son parent, il n’a apporté que des cellules, la biologie ne compte pas du tout »).

Sachez que votre enfant vous aimera toujours, que vous soyez son parent biologique ou non, et que les liens sont même encore plus forts lorsqu’il est au courant de son mode de conception, car il se sait très désiré. Il ne vous remplacera jamais par quiconque!

Le donneur/la donneuse fait pourtant bien partie de son histoire et son identité. En niant sa place dans l’histoire de votre enfant, vous lui donnez en réalité une bien trop grande place dans votre vie de famille car votre enfant sent tous vos efforts pour l’évincer de son histoire et ne sait plus comment se positionner.

Qui doit le dire?

Il est très important que l’information provienne des deux parents lorsque l’enfant a été conçu à deux. L’idéal est de parvenir à en parler de temps en temps ensemble. Même si seulement l’un des membres du couple n’est pas le parent biologique, ce choix du recours à un don a été fait à deux et votre enfant a besoin de comprendre qu’il a été désiré à deux.

Les situations à éviter absolument sont:

-le fait pour un parent de le dire sans en parler à l’autre parent tout en demandant à l’enfant de conserver le secret.

-le dire à l’un des enfants mais pas à l’autre.

-utiliser cette information comme une « arme » à l’occasion d’un divorce.

Comment le dire ?

1 – Aidez-vous de supports comme des livres

Il existe aujourd’hui de nombreux supports pour vous aider à parler de ce sujet avec votre enfant, n’hésitez pas à les apprivoiser ! Il existe également un certain nombre de livres pour les enfants et les parents et d’autres ressources pour vous aider dans ce processus.

Voici un exemple non exhaustif de supports sur lesquels vous pouvez vous appuyer :

Le carnet que vous lui avez rempli depuis sa naissance si vous en avez fait un.

Le mystère des graines à bébé de Serge Tisseron et Aurélie Guillerey : Petit Paul est tout content car il vient de découvrir comment on fait les bébés. Mais ses parents lui disent : « Petit Paul chéri, pour toi ça ne s’est pas passé du tout comme ça. On ne sait pas comment te l’expliquer.

Le parcours de Paulo de Nicholas Allan: Paulo est un petit spermatozoïde qui vit à l’intérieur de monsieur Dupont, avec 300 millions de camarades. Tous se préparent pour la grande course de natation, pour gagner l’oeuf (l’ovule de madame Dupont).

Jean a deux mamans d’Ophélie Texier

Comment on fait pour avoir des bébés? de Sophie Ménégalli : Sophie Ménégalli, thérapeute en psychothérapie, spécialisée en accompagnement infertilité et PMA, se retrouvant régulièrement face à des parents démunis qui ne savent pas trop comment expliquer à leurs enfants comment ils ont été conçus, a eu l’idée de cet ouvrage. Elle a adapté la question « comment on fait les bébés ? » à notre siècle marqué par les progrès de la science et l’évolution sociétale. Elle parle dans son livre des enfants nés d’une FIV, d’un don de sperme, d’un don d’ovocyte, d’un double don, d’une GPA, avec des mots simples, sans tabou, sans tristesse et sans stigmatisation. Elle y aborde, bien sûr, la conception naturelle et aussi l’adoption. Ce livre s’adresse aux enfants, à partir de 4 ans, ainsi qu’à leurs parents.

Voici également quelques exemples de ce que vous pourriez dire lorsque vous racontez à votre enfant l’histoire de sa naissance. Ce ne sont que des suggestions, destinées aux jeunes enfants. Il est important d’utiliser vos propres mots et de les adapter à votre enfant à mesure qu’il se développe et commence à être capable de comprendre des informations plus complexes.

Rappelez-vous que parler du recours au don est un processus, pas un événement ponctuel. Il est très important de ne pas en parler sous la forme d’une annonce unique (en se disant “ouf je le lui ai dit”) sans ne jamais revenir sur le sujet. Laissez le ou les livres dans sa bibliothèque et n’hésitez pas à en reparler de temps en temps.

« J’ai appris mon mode de conception à 2 ans. Ma mère m’en a parlé très jeune mais a cessé de m’en parler une fois au primaire et malheureusement je n’avais pas tout bien saisi, juste compris que mes parents avaient eu du mal à m’avoir. C’est en 6ème, à la suite de rendez-vous chez une psychologue, que j’ai enfin tout compris. Elle a conseillé à mon père de m’en parler en face mais il ne l’a jamais fait : il en a eu le courage quand j’ai rejoint l’association et fait un test. » (Naissance en 2000)

Il peut également être judicieux de ne pas évoquer seulement le donneur/la donneuse de l’enfant mais également de préciser, si c’est le cas, que les frères et soeurs n’ont pas forcément le même donneur ou la même donneuse, ainsi que de mentionner la possible existence d’autres demi-frères et soeurs biologiques.

Ces deux éléments ne sont pas forcément compris par l’enfant et pourront lui donner l’impression d’un choc lorsqu’il les réalisera plus tard. Il imagine souvent un donneur unique pour tous les enfants de la famille et qu’ils sont les seuls à être nés de ce donneur ou de cette donneuse.

2 – Un exemple pour le recours à un don de sperme ou d’ovocyte dans le cadre d’un couple hétérosexuel

« Nous voulions vous avoir depuis si longtemps. Nous ne pouvions pas vous faire nous-mêmes. Nous avions besoin d’aide. Tous les bébés partent de l’ovule d’une femme et du sperme d’un homme et vous aussi. Nous sommes allés chez le médecin et celui-ci nous a dit qu’une partie du corps de maman/papa ne fonctionnait pas et qu’il nous fallait des ovules/du sperme. »

« Un donneur a offert de nous donner des ovules /du sperme pour vous fabriquer. Un donneur est quelqu’un qui donne quelque chose à quelqu’un pour l’aider. Nous sommes allés à l’hôpital et le médecin a mis les ovules/le sperme à l’intérieur de maman et tu as commencé à grandir. Le ventre de maman est devenu de plus en plus grand jusqu’à ce que vous soyez prêts à naître. Nous serons toujours vos parents. Nous vous aimerons toujours et nous sommes reconnaissants envers notre donneur/donneuse de nous avoir aidés à vous accueillir. »

3 – Un exemple pour le recours à un don de sperme pour les mères en solo

« Je voulais vraiment être votre mère dès le début. Je vous aimais et je vous voulais alors j’ai décidé de vous avoir toute seule … mais j’avais besoin d’aide. Pour faire un bébé, il faut une part de femme (un ovule, qui est une sorte d’oeuf, mais pas un œuf de poule!) et une part d’homme (du sperme). J’avais des ovules mais j’avais besoin de la part de l’homme. Je suis allée à l’hôpital et un homme appelé un donneur qui voulait aider les gens à devenir parents a donné une partie de son sperme à l’hôpital pour vous aider à vous créer. Le médecin de l’hôpital a mis le sperme dans mon ventre lorsque mon ovule était prêt, ils se sont réunis et vous avez commencé à grandir en moi. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans vous et je suis très reconnaissante à notre donneur de m’avoir aidée à vous accueillir. »

4 – Un exemple pour le recours à un don de sperme pour un couple lesbien

« Nous voulions vraiment vous avoir et devenir une famille alors nous sommes allés voir le médecin qui a dit qu’il y avait un moyen pour deux mamans d’avoir des bébés. Tous les bébés partent d’une part de l’homme (sperme) et d’une part de la femme (ovule). Nous avions cet ovule mais il nous fallait du sperme. Votre donneur nous a aidées pour que nous puissions vous recevoir. Le médecin a mis le sperme que notre donneur nous a donné à l’intérieur de mon ventre et vous avez commencé à grandir. Mon ventre est devenu de plus en plus gros. Maman était là tout le temps et vous parlait tous les jours à l’intérieur de mon ventre pour que tu connaisses sa voix. Enfin, vous étiez prêts à naître. Maman et moi étions si heureuses de vous rencontrer enfin. Nous vous aimerons toujours et nous serons toujours vos parents. Nous sommes reconnaissantes envers notre donneur de nous avoir aidées à vous accueillir. »

5 – Un exemple pour le recours à un don d’embryon

« Maman (et papa) ont essayé et essayé de te faire. Parfois, les mères (et les papas) ont besoin de l’aide d’un autre homme et d’une autre femme (donneurs) pour commencer un bébé. Les donneurs nous ont donné un petit embryon qui est le début d’un bébé. Il est composé d’une partie de la femme (ovule) et d’une partie de l’homme (sperme). Tous les êtres humains partent d’un embryon et toi aussi. L’embryon a été placé à l’intérieur de maman et tu y as grandi jusqu’à ta naissance. »

Gérer la réaction des enfants

Il est important que vous considériez quand et comment vous allez le dire à votre enfant et que vous prépariez ce que vous allez dire. Même avec la meilleure préparation, les réactions des enfants varient en fonction de leur âge et, bien sûr, de leur personnalité. Découvrir qu’ils ont été conçus avec l’aide d’un donneur/d’une donneuse  s’accompagne souvent de questions sur le donneur/la donneuse.

1 – Pour les enfants

La réponse de votre enfant peut vous surprendre, car il peut ne pas montrer beaucoup de réaction et vous pouvez vous demander s’il a absorbé l’information. Ils peuvent devenir silencieux et avoir besoin de temps pour traiter les choses.

Inversement, ils peuvent être assez curieux. Les enfants plus âgés peuvent être choqués ou en colère; ils peuvent également avoir besoin de temps et d’espace pour gérer ce qu’ils ont appris. Ils peuvent être tristes de ne pas partager de lien génétique avec vous et confus quant aux implications de cette nouvelle pour leurs autres relations au sein de la famille.

« J’ai commencé à parler à mon fils de sa conception a l’aide d’un don d’ovocyte quand il avait quatre ans. Je ne trouvais pas ça si facile mais on me conseillait de le faire sans tarder m’a t’on dit. J’en ai parlé par bribes en commençant avec les éléments avec lesquels j’étais à l’aise : « On a eu besoin d’un médecin pour t’avoir », « ça a été difficile pour t’avoir»… «Une dame nous a aidés … « … «et en contrepartie on l’a aidée, cela lui a fait un peu d’argent pour elle et son enfant», « on s’est aidées toutes les deux … sans se connaître » « Chacun peut donner ce qu’il veut, moi je donne du sang, de l’argent, etc.. une dame a donné une graine qui a permis de t’avoir »… « chaque mois une femme a une graine mais elle n’en utilise que deux ou trois dans sa vie pour elle, les autres ne servent pas », « il faut une graine de dame et une graine de monsieur pour faire un bébé »… « mais c’est moi qui t’ai fait, j’ai tout organisé pour t’avoir, je te voulais avec papa, les demandes, les rendez-vous, le voyage, j’ai fait le maximum pour que tu naisses », … « et je me suis bien occupée de toi quand tu étais dans mon ventre pour que tu ailles bien », tout ça dit au cours de conversations banales, le récit était de plus en plus complet. Mon fils n’a jamais réagi ! Alors pas facile de s’ajuster à sa compréhension, ses besoins… et pourtant il fallait qu’il intègre cette notion que bien qu’issu de moi, il n’était pas entièrement de mon corps afin de construire son identité sans penser que je l’ai totalement fait dans toutes ses parties, qu’il ne vient pas totalement de moi, sa mère qu’il aime. Plus j’en parlais, plus c’était facile et le mot « donneuse » qui était impossible initialement à prononcer est devenu banal. Et j’aime lui dire « Tu as les yeux de la donneuse » , de beaux yeux en amande (tant mieux que ça me fasse plaisir, c’est tout bon, et il est fier de son physique) ; c’est une façon pour moi d’expliquer qu’il n’est pas fait de « ma matière » (pas mon hérédité génétique). Je lui aussi lu le livre « Graine de bébé » de Thierry Lenain qui parle de façon ludique d’IAC, FIV (+ accouchement) avec des dessins explicites mais pas choquants, je changeais le terme « graine de maman » par « graine de dame ». Il aimait ce livre, il le prenait souvent pour que je lui lise. Nous rencontrions aussi des enfants conçus comme lui avec don de gamètes dans des réunions d’anciens infertiles. Il jouait tandis que les adultes alentour parlaient avec détail de PMA et don de gamètes. Deux fois, il y a rencontré un médecin de la clinique, homme très sympathique et de haute éthique (clinique à l’étranger), il a dédicacé un livre que j’avais apporté qui faisait allusion à la conception par don, mon fils a voulu signer aussi, une croix et un trait – il ne savait écrire. La seule question qu’il a jamais posée a été inattendue en pleine rue « Elle est de quelle couleur la graine ? ». Sinon il n’en a pas parlé. Il écoutait tranquillement ou me montrait qu’il n’avait pas envie que j’en parle et j’arrêtais. Il a fait en CP un dessin pour la fête des mères avec un cœur à la place de l’utérus. Cela montrait aussi qu’il avait compris. »

2 – Pour les adolescents

L’annonce de leur mode de conception peut être un choc pour les adolescents et il est probable qu’ils aient besoin de temps pour comprendre ce que cette information signifie pour eux. Ils peuvent se sentir en colère que vous ne l’ayez pas dit plus tôt. Ils peuvent se demander ce que vous ne leur avez pas dit d’autre et tout remettre en cause.

Il est préférable de présenter des excuses, de reconnaître leurs sentiments et d’expliquer les raisons pour lesquelles vous ne le leur avez pas dit plus tôt. Ils peuvent aussi être conscients de votre réaction et essayer de vous protéger, surtout si vous êtes le parent non biologique. Votre enfant mettra probablement du temps à s’adapter à cette nouvelle information. Il peut être avantageux pour les adolescents de parler à un ami, un membre de la famille, un enseignant, un conseiller expérimenté dans la conception avec donneur ou à une autre personne conçue par don. N’hésitez pas à contacter l’association si votre enfant ressent le besoin d’échanger avec d’autres adolescents conçus par don.

N’oubliez pas qu’il est courant que des adolescents soient rebelles et en colère et se disputent avec leurs parents, quelle que soit leur conception. Il est important que les parents réalisent que ce comportement est tout à fait typique et non lié à la conception par don. La phrase “J’aurais préféré que tu ne sois pas mon père/ma mère” ou “De toute façon tu n’es pas mon père/ma mère” a probablement déjà été prononcée une fois dans la plupart des familles françaises.

3 – Pour les adultes

Consultez notre page spécifique sur « comment le dire à votre enfant adulte » : http://pmanonyme.asso.fr/?page_id=4916

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Les enfants, et en particulier les adolescents, s’interrogent souvent sur :

– Qui suis-je ?

– D’où je viens ?

– Ai-je quelque chose en commun avec mon donneur/ma donneuse ?

– Est-ce que c’est une personne que je pourrais aimer ?

– Pourquoi est-ce que le donneur/la donneuse a voulu aider à me faire ?

Les enfants peuvent se demander comment est leur donneur/donneuse. Ceci est normal et sain et ne réduit en rien votre rôle de parents. Vous pouvez être curieux aussi. Répondez aux questions aussi honnêtement que possible. Bien qu’il soit important de parler de votre donneur avec une grande estime, n’en faites pas trop. Votre enfant peut alors avoir des attentes irréalistes vis-à-vis de son donneur. Partagez avec votre enfant les informations dont vous disposez.

Si votre enfant exprime un jour le souhait de connaître ses origines, ce n’est pas un échec de votre part. Ce n’est pas non plus parce qu’il ne vous aime pas et qu’il souhaite vous remplacer.  C’est au contraire une grande marque de confiance et d’amour qu’il ose vous en parler et cela signifie simplement qu’en raison de sa personnalité et de son âge, il se pose beaucoup de questions sur le sujet, ce qui est relativement normal. Il est profondément humain d’avoir besoin, un jour, de savoir d’où l’on vient. Chez certaines personnes conçues par don ces interrogations sont très précoces (10 ans – 15 ans) et chez d’autres elles sont beaucoup plus tardives et surviennent vers 25-30 ans voire même vers 40 ans.

L’anonymat n’existe plus dans la majorité des pays européens et le fait de souhaiter accéder à ses origines y est considéré comme un choix, et non comme une déviance de l’enfant ou un échec de ses parents.

Si vous avez eu la chance d’avoir recours à un don non anonyme, expliquez-lui quel type d’informations il pourra obtenir et à quel âge, et précisez que vous serez à ses côtés à ce moment-là s’il en ressent le besoin. Ce sera un immense soulagement pour lui d’avoir le choix : le choix de savoir ou le choix de ne pas savoir.

Si malheureusement vous n’avez pas eu la chance d’avoir recours à un don non anonyme, comme c’était encore le cas en France jusqu’a la loi du 25 juin 2021, expliquez-lui pourquoi vous n’avez pas eu le choix, ou pourquoi à l’époque vous pensiez que c’était le mieux pour lui, ou même pourquoi vous n’aviez pas songé que cela puisse poser un problème un jour.

Tout en vivant extrêmement bien son mode de conception, cette impression d’identité confisquée peut provoquer un grand sentiment d’injustice et de colère chez votre enfant. D’autres enfants évoquent un très grand sentiment de tristesse en réalisant qu’ils ne pourront jamais savoir et le comparent même à un deuil.

Lui dire simplement que vous l’aimez et que vous l’accompagnerez du mieux que vous le pourrez dans d’éventuelles démarches pour accéder à ses origines est quelque chose de considérable pour votre enfant. Il n’a pas choisi ce mode de conception et n’a pas choisi également les sentiments qu’il ressent. Sentir que vous l’acceptez, l’aimez et resterez à ses côtés quoi qu’il arrive le rendra plus fort et confiant. Beaucoup d’adolescents entreprennent malheureusement seuls et dans le secret ces démarches (le plus souvent un test ADN) car ils ont très peur de blesser leurs parents ou d’être rejetés par eux.

« Je connais mon mode de conception depuis toujours. Cela ne m’empêche pas de ressentir une profonde injustice vis-à-vis de ce creux dans mes origines qui m’a été imposé. Être transparent sur mon mode de conception n’a pas été suffisant, nous avons besoin d’accéder à nos origines pour nous construire sereinement. » (Naissance en 1995)

Pourquoi il est important de le dire aussi aux autres

Il est important que vous ayez un soutien. Pensez à partager votre situation avec votre famille et vos amis proches qui sont importants pour vous et le seront également pour votre enfant à mesure qu’il grandira.

En résumé

– Soyez fiers de la famille que vous avez construit ;

– Soyez vous-même à l’aise avec le recours à ce mode de conception afin que cela n’interfère pas dans la relation avec votre enfant ;

– Parlez à votre enfant de son mode de conception dès le plus jeune âge et à nouveau dès que l’occasion se présente, seul mais aussi avec votre partenaire ;

– Ayez conscience que si vous retardez sans arrêt ce n’est sûrement pas lié au fait que ce n’est pas le bon moment ou le bon âge mais plutôt lié à un malaise de votre part ou de la part de votre partenaire sur le sujet ;

– Aidez-vous de supports comme des livres ou cette page ;

-Ne renoncez jamais ! Il n’est jamais trop tard pour parler avec votre enfant de son mode de conception !

– Si vous rencontrez des difficultés, ne restez pas seuls et demandez de l’aide. N’hésitez pas à nous contacter!

 

Cet article reprend une publication de l’autorité administrative responsable de la PMA de l’Etat australien de Victoria, adaptée pour la France. Cette autorité publie des conseils à destination des parents, pour les aider à dire à leurs enfants qu’ils ont étés conçus par don.

L’original, en anglais, est disponible ici : https://www.varta.org.au/time-to-tell
Pour approfondir le sujet et en anglais également: “Why, when and how to tell children about donor conception”: https://www.varta.org.au/sites/default/files/Why%20when%20and%20how%20to%20tell%20children%20about%20donor%20conception.pdf