Walter Merrick – UK

Walter Merrick - UK
Cher futur père IAD,
Comme vous, je ne m’attendais pas à me trouver dans cette situation. C’est un coup dur quand on vous dit que vous êtes stérile. Jusqu’à la fin de ma vie, je me souviendrai du jour; il y a fort longtemps, où les docteurs me l’ont annoncé de leur ton détaché. J’ai maintenant deux enfants conçus par IAD nés en 1983 et 1986,mais je me souviens toujours des sentiments qui m’ont frappé à ce moment là.

Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? C’est si injuste, si cruel qu’il est possible que vous ne vouliez parler à personne de votre souffrance.
Parce que c’est la dernière chose que vous voudriez dire à quelqu’un, qui, de toute façon, peut être ne comprendrait pas. Un homme stérile. Une orange sans un seul pépin. Pas impuissant d’accord, mais quand même qui tire à blanc.
Vous avez entendu de nombreuses plaisanteries à ce sujet, et maintenant c’est de vous qu’on va se moquer. Il est impossible d’imaginer que vous pourrez encore faire figure d’homme si vos amis le savaient. Elle dit qu’elle ne vous méprise pas, mais comment savoir avec les femmes ? Maintenant qu’il est certain que je ne peux pas lui en donner, voudra-t-elle vraiment rester avec moi ?

Supposons que nous ayons un enfant par IAD, et alors ? Que vais-je ressentir ? Est-ce que je me rappellerais à chaque instant que cet enfant n’est pas de moi ?
Il va manquer quelque chose et ce sont mes gènes qui ont disparu. Je vais être la fin de la lignée. Il se peut que je me laisse convaincre d’avoir un bébé IAD et que je refoule ces sentiments pour lui faire plaisir, mais est-ce que j’aimerais cet enfant vraiment comme s’il était le mien ?

Bien, mon ami, Tout ce que je peux dire est que je suis passé par là !
On peut ressentir la perte de la fécondité comme un deuil.
Les émotions qu’elle éveille et le temps qu’il faut pour voir les choses sous leur vrai jour sont identiques. En toute logique, vous savez que vous n’avez aucune honte à avoir, mais émotionnellement, c’est tout à fait différent. Il est tout naturel que les sentiments de douleur et de tristesse ne disparaissent pas rapidement, mais nous apprenons à être partagés entre les sentiments de perte à cause des enfants que nous n’aurions jamais pu avoir et le sentiment d’excitation et de joie pour les enfants que nous avons.
Les enfants ne vous en aiment pas moins parce qu’il n’y a pas de liens génétiques entre vous. Vous êtes Papa. Vous êtes là, vous les élevez, jour aprés jour. Vous les entourez et les protégez tout comme tout autre pére. Et même peut-être plus, parce que vous et votre compagne avaient à réfléchir beaucoup plus que d’autres parents pour savoir pourquoi vous vouliez des enfants.

Les jeunes enfants à qui l’on parle de leur origine ne sont pas choqués par la nouvelle. Ils ne comprennent pas vraiment les implications.
Mais si vous le leur dites quand ils sont jeunes et, au fur à mesure qu’ils grandissent, vous leur donnez des renseignements supplémentaires, la nouvelle n’est jamais un choc, et quand ils seront adolescents ils ne se souviendront pas du moment précis où on leur a dit la vérité.

Nous savons tous que je ne suis pas lié à eux génétiquement, mais je n’ai pas honte de ma stérilité et ils le savent. Ils m’acceptent entiérement comme leur père en partie parce qu’ils n’en ont pas d’autre, et en partie parce que j’assume toutes les responsabilités et l’autorité qui accompagnent le rôle de père. Nous avons une relation ouverte et honnête et les enfants m’aiment et me respectent comme le père qui a été là pour eux dès le premier jour.

L’éventualité, qu’adultes, ils puissent rechercher leur donneur ne devrait pas vous dérouter ! Quoiqu’il arrive, vous êtes toujours Papa !

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